La porcelaine n'est pas un bien de première nécessité. Et pourtant certaines usines continuent de travailler en pleine crise sanitaire. Qu'est ce qui fait tenir ces entreprises ? Exemple à Limoges et Saint-Léonard-de-Noblat
En Haute-Vienne, les usines à porcelaine fonctionnent toujours malgré la crise du coronavirus. Chez Bernardaud par exemple, qui regroupe environ 400 salariés, la production d'assiettes, tasses et autres plats, ne s'est jamais arrêtée. Près de 80% des salariés travaillent.
Pourtant sept boutiques sont fermées à l'étranger. Mais certaines filiales sont encore ouvertes aux Etats-Unis et au Japon. Il faut donc fournir toutes ces boutiques à l'étranger. Les expéditions vont bon train.
"Nous avons une baisse des demandes étant donné le contexte. Mais nous avons la chance de travailler en grande partie à l'export. Un certain nombre de parties du monde ne sont pas fermées .... Nos clients ont besoin d'être livrés pour préparer l'après Covid-19" explique Charles Bernardaud, le directeur de développement.
Certains salariés préfèrent travailler dans cette période plutôt que de rester chez eux à ne rien faire.
"Je pense que c'est mieux de travailler. Le temps passe plus vite, on s'ennuie moins" explique Didier Migon, décorateur chez Bernardaud
Autre situation dans l'usine Coquet à Saint-Léonard-de-Noblat en Haute Vienne. Le 6 avril dernier, la production a repris timidement. Cette semaine, seulement une petite quinzaine de salariés sont à leur poste. Mais la production va monter en puissance dans les prochains jours. Plusieurs commandes sont à honorer pour le Japon ou encore Hong-Kong.
"A partir de la semaine prochaine, on va passer à entre 30 et 40 personnes. L'export fonctionne toujours bien. Donc ça dépendra aussi des conditions de déconfinement qu'on va rencontrer dans les semaines à venir notamment pour la France où pour l'instant un point d'interrogation subsiste" explique Anne Dalle, la directrice de l'usine JL Coquet.
Ces deux entreprises de fabrication de porcelaine de Limoges semblent à peu près s'en sortir. Mais le discours est plus nuancé du côté syndical. Pour la CGT, la situation est insupportable. En période de confinement, l'industrie doit respecter les règles.
Face à ces accusations, d'autres entreprises du secteur réagissent. Ils estiment que mettre en péril leurs entreprises, qui sont pourvoyeuses d'emplois, serait pire.