Déconfinement. Retour au salon pour les tatoueurs de Limoges

Après presque deux mois d'inactivité, les nombreux tatoueurs limougeauds sont de retour dans leurs salons avec la mise en place de règles pour protéger clients et professionnels et vivre avec le virus. 

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Je suis impatient de reprendre, j'ai mon premier rendez-vous à 14 h cet après-midi.


Kévin Vallat du salon de tatouage Valk Workshop à Limoges, s'apprête à tatouer de nouveau en ce mardi 12 mai après deux mois d'arrêt. 
"Evidemment, on ne rouvre pas dans des conditions habituelles, explique-t-il, mais sous forme de "shop privé", c'est-à-dire un client par jour, par salle et par tatoueur. On est trois tatoueurs et on a la chance d'avoir deux accès dans notre salon de la rue François Chénieux, donc personne ne va se croiser".

Comme nombre de ses collègues, Kévin a suivi le protocole pour les pratiques de tatouage publié le 8 mai par le SNAT (Syndicat National des Artistes Tatoueurs) conformément au décret du 11 mai 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19. Gel hydroalcoolique, sens de circulation, masques et gants obligatoires pour les clients et les tatoueurs, "mais on les utilisait déjà avant systématiquement", précise Kévin.
 

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C'est aussi le cas de "Nounours", installé à Limoges depuis 2013, qui rouvre son salon "Tatoo Me Shop" mercredi 13 mai rue de Bellac avec une règle : "le client ne touche rien". 

Je raccourcis les séances à 2 heures, une le matin et l'autre l'après-midi, précise Nounours. A l'accueil, tout est prévu : prise de température, masques obligatoires pour tous, gel hydroalcoolique et une boîte pour poser les affaires du client. Personne ne se croise : les clients sont compréhensifs, ils ont hâte de se faire piquer.
 



Chez Art D'Corps, Cyril Marchand, tatoueur "historique" de Limoges est plus sceptique sur la réglementation. S'il a lui aussi mis en place masques, marquage au sol et gel hydroalcoolique dans son salon de la rue Rafilhoux, il regrette que sa profession n'ait pas de véritable statut alors que les installations de tatoueurs se multiplient, notamment à Limoges

Dans le commerce, chacun invente un peu ses propres règles, c'est que nous faisons aussi. Vous savez, moi,  j'ai 50 ans, j'ai connu l'époque SIDA, l'époque hépatite... ce sont des protections supplémentaires que l'on prend, et on va vivre avec ! 
- Cyril Marchand, tatoueur historique de Limoges


 
 

Deux mois d'activité à rattrapper


Pendant le confinement, Nounours a continué à dessiner, à faire de la créativité. "Le tatouage, c'est comme le vélo, dit-il, on ne perd rien mais je trouve que c'est bien de s'exercer".

Côté finances, "j'ai limité la casse mais il était temps de reprendre. Ma propriétaire est compréhensive mais j'ai quand même deux loyers de retard. Je ne changerai pas mes tarifs. Mes clients ne doivent pas subir plus, c’est déjà super de pouvoir travailler avec eux qui ont aussi subi le confinement et la perte de salaire "

Pour Kevin Vallat, indépendant qui partage locaux et charges avec 2 autres collègues, "heureusement qu'on avait un peu de trésorerie, parce que c'est 100% de pertes en avril pour nous. Après, les aides promises par l'Etat aux indépendants sont arrivées assez vite. Pour mars, on les a touchées début avril, et le carnet de rendez-vous est plein jusqu'en juillet, donc pas de vacances et pas de changement de tarifs."

 

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Cyril Marchand, lui, estime les pertes de son atelier piercing à 40 000 euros. "Les mois où l'on a dû s'arrêter sont ceux qui rapportent en général le plus, déplore-t-il. Moi j'aurais aimé qu'on étale la TVA sur une année, par exemple". Pour le tatouage, il compte relever son tarif minimum de 90 à 100 euros pour compenser notamment le temps perdu en nettoyage.

Autre souci constaté par Cyril Marchand : le prix prohibitif des masques chirurgicaux. "Avant, une boîte de 50 masques coûtait 3,50 euros : aujourd'hui c'est 42,50 euros !" Le tatoueur, qui devrait bientôt ouvrir un deuxième salon rue Montmailler, estime à 500 masques par mois ses besoins actuels contre 1000 à l'année, avant la pandémie. 
 
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