La mécanique quantique, cette discipline qui étudie l'infiniment petit a ses spécialistes reconnus en Nouvelle-Aquitaine, désormais réunis sous une même bannière, le Naquidis center, accélérateur d'innovation. Reportage à Limoges, au laboratoire Xlim.
Des GPS capables de vous orienter sans satellite, des IRM miniatures, transportables dans une chambre d'hôpital ou encore, des ordinateurs surpuissants capables de simuler une pandémie, des inventions de demain développées grâce à la mécanique quantique, une branche de la physique qui étudie l'infiniment petit.
A Limoges, le laboratoire Xlim, rattaché à l’université est à la pointe de la recherche dans ce domaine. Dans cette pièce, par exemple, on manipule des atomes à l'intérieur d’une fibre optique, dans une chambre sous vide.
XLim est membre fondateur d'un nouveau centre de recherche régional : le Naquidis Center (Nouvelle-Aquitaine Quantum Disruptive), un nom à consonance internationale, pour acquérir une renommée mondiale.
Ce centre officiellement lancé au début du mois rassemble aussi des chercheurs de l’université de Bordeaux, de la route des lasers Alpha-RLH, de l'Institut d'optique Graduate school d'Aquitaine et du CNRS.
Cette nouvelle unité va permettre de mettre en commun les connaissances d’environ 2000 chercheurs comme l’indique Fetah Benabid, Directeur de recherche au CNRS : « on a un ensemble de compétences pour créer des ordinateurs quantiques, faire des capteurs de haute précision, de la télécommunication sécurisée mais chacun était dans son coin. »
Le Naquidis center va être un carrefour qui va rassembler ces compétences.
Afin d'accélèrer la recherche et de devenir une référence internationale, plusieurs chercheurs issus de ont souhaité créer un centre où les scientifiques qui travaillent sur ce domaine, mais dans des spécialités liées, puissent se retrouver et partager leurs connaissances.
Savoir-faire néo-aquitain
Le Naquidis center est un projet à 10 millions d'euros, financé à moitié par la région, soutenu aussi par de grandes entreprises comme Thalès ou iXblue et le ministère des Armées.
Ce « hub quantique » porte l'espoir de transformer toute cette recherche fondamentale en débouchés industriels souligne Thomas Colombeau, directeur adjoint du pôle de compétitivité ALPHA-RLH : "Il y a des industriels qui développent des produits basés sur des technologies quantiques, notamment quand on va utiliser des lasers pour refroidir des atomes et mesurer la gravité. Ces gravimètres sont à la pointe internationalement."
Ce savoir-faire est néo-aquitain et on y tient ! On veut développer des pépites dans toute la région.
La technologie quantique, un enjeu économique et stratégique, La Chine a déjà investi plus de dix milliards de dollars dans la recherche quantique. L’Europe ne peut être à la traine.