Emile Roger Lombertie se verrait-il sénateur de la Haute-Vienne ? Le maire de Limoges, réélu largement pour un second mandat, est tenté de poursuivre sa carrière politique au Palais du Luxembourg.
Le maire de Limoge va-t-il quitter son fauteuil local pour un autre fauteuil à Paris ? La question se pose bel et bien. Emile-Roger Lombertie n’a rien dévoilé officiellement d’une candidature aux sénatoriales, mais il laisse très largement sous-entendre qu’il s’agit là d’une éventualité : "Imaginez que je sois sénateur, je peux rester conseiller municipal et aller soutenir les dossiers de Limoges, de l’agglo et du département à Paris. J’ai dit que je ne ferai qu’un mandat de maire, je serais en harmonie avec moi-même."
Les limougeauds veulent quoi ? Emile-Roger Lombertie enfermé dans son bureau ou au service de sa ville pour accélérer les dossiers.
L’élection se déroulera à la fin septembre et il faut d’ores et déjà s’assurer de la fidélité d’un maximum de "grands électeurs". Dans le camp du maire de Limoges, les consultations vont donc bon train, avec des coups fils aux maires de la Haute-Vienne pour sonder leurs positions.
Cette candidature du maire de Limoges qui se semble se préparer pose évidemment en corrolaire cette question : qui pour prendre la tête de la mairie de Limoges? Depuis la loi de 2014 sur le non-cumul des mandats il est impossible à un sénateur de cumuler avec mandat exécutif local. En cas de victoire aux sénatoriales, Emile Roger Lombertie devrait démissionner de son poste de maire et devenir conseiller municipal.
Pour le Sénat, il faut un homme intelligent et qui a de l'expérience.
Le patron des LR ne veut pas se précipiter
Guillaume Guérin, face à cette candidature qui s'annonce, veut tempérer. Le responsable des Républicains en Haute-Vienne précise, insiste même : "les candidatures ne sont pas validées. Rien n'est fait et Emile Roger Lombertie n'est pas candidat". La précision est exacte, le parti n'a pas donné son investiture, mais cela reste sémantique.La volonté du maire de Limoges est là, tout comme celle de Jean-Marie Bost, adjoint et président du syndicat Dorsal (aménagement du numérique en Limousin). Tous deux veulent être candidats. D'autres auront certainement la même idée, il faudra choisir.
A droite, on pense bien sûr à Jean-Marc Gabouty. Pour le moment le sénateur centriste n'a pas encore décidé s'il serait candidat à sa réélection, "C'est en réflexion", explique-t-il, "mais c'est relativement probable". Il fera connaitre sa décision d'ici la fin juillet.
Quels candidats à gauche ?
En Haute-Vienne, la sénatrice socialiste Marie Françoise Perol-Dumont ne sera pas candidate à sa succession. Elle explique qu'il "faut savoir s'arrêter. J'ai 68 ans, rajouter 6 ans de mandat, ce n'est pas raisonnable."Les futurs candidats PS pour ces sénatoriales 2020 ne sont pas encore connus, Marie-Françoise Perol-Dumont ajoutant, et il s'agit évidemment d'une pique à l'égard des Républicains : "Il n'y pas chez nous de candidats autoproclamés. Il y aura une femme et un homme. Les noms seront communiqués à compter du 20 juilllet.".
Convaincre les "grands électeurs"
Les délégués, les "grands électeurs", issus des conseils municipaux représentent 95% des électeurs des sénateurs, il est donc primordial de les convaincre pour se faire élire. Pour les communes de moins de 9 000 habitants, le nombre de délégué est proportionnel au nombre de conseillers municipaux, au-dessus de 9 000 habitants, tous les membres du conseil municipal sont automatiquement des délégués.
Pour les villes de plus de 30 000 habitants, en plus des conseillers municipaux, des délégués supplémentaires doivent être désignés, une désignation qui aura lieu partout en France vendredi 10 juillet 2020. A Limoges, ce sont près de 130 délégués qui devront être ainsi désignés.
Dans chaque circonscription, en plus des conseillers et délégués municipaux, le collège électoral des sénateurs se compose aussi des députés, des sénateurs, des conseillers régionaux élus sur le territoire concerné et des conseillers départementaux.
Les sièges des 6 sénateurs du Limousin (Jean-Marc Gabouty (RDSE) et Marie-Françoise Perol-Dumont (PS) en Haute-Vienne, Eric Jeansannetas (RDSE) et Jean-Jacques Lozach (PS) en Creuse, Claude Nougein (LR) et Daniel Chasseing (RTLI) en Corrèze) sont concernés par cette élection le 27 septembre 2020.
Il s’agit du renouvellement des sénateurs de la « série 2 », le Sénat est renouvelé par moitié tous les 3 ans, en septembre 172 sièges seront à pourvoir sur les 348 que compte l’institution.