Onzième journée de manifestation contre la réforme des retraites. À Limoges, selon les syndicats, entre 13 000 et 15 000 personnes, entre 4 et 5 000 selon la police, ont défilé dans les rues. Une nouvelle journée de mobilisation qui commence à peser sur le pouvoir d'achat des manifestants. Mais pas de quoi refroidir la motivation des grévistes.
Les journées de grève se suivent et se ressemblent. Une mobilisation qui affecte forcément les salaires des manifestants.
Mylène vient manifester pour la huitième fois à Limoges. Elle estime la perte de salaire à près de 1000 euros. "C'est un coût à payer, mais je pense à mes parents qui travaillent en usine et qui n'ont pas forcément envie d'aller jusqu'à 64 ans".
Franck est fonctionnaire. C'est sa dixième journée de grève.
Entre les fiches de paye qui baissent, ou travailler deux ans de plus, l'équation est vite résolue.
Franck, fonctionnaire manifestant
Marie-Pierre, enseignante, a fait une croix sur plusieurs journées de salaire. "C'est à cause de cela que la mobilisation est en baisse aujourd'hui. Beaucoup de mes collègues soutiennent la cause, mais ne font pas grève à cause du frein financier".
Les opposants à la réforme des retraites restent, malgré tout, déterminés. Du côté des syndicats, on sait que l'effort financier des salariés est important. Pour compenser les pertes de salaires, chaque syndicat dispose d'une caisse de soutien réservée à ses militants avec des aides qui varient selon les organisations.
"On a déjà eu pas mal de demandes qu'on a fait passer au niveau national et ils ont pu avoir des remboursements pour les journées de grève déjà faites. On rembourse 7,70€ de l'heure après avoir effectué au moins sept heures de grève. Une cinquantaine de demandes ont déjà été faites", explique Jonathan Faugère de la CFDT.
"À Force Ouvrière, il y a une caisse de grève confédérale à Paris qui est activée en toute fin de conflit social. Ce qui est admirable, c'est que même si cette caisse existe, certains ne l'activent pas. Les enjeux sont tellement importants qu'ils sont prêts à sacrifier leurs salaires", confie Laurence Stien, secrétaire départementale de FO en Haute-Vienne.
La manifestation s'est globalement déroulée dans le calme. En fin d'après-midi, un groupe dissident d'environ 150 personnes s'est éparpillé sur plusieurs places de Limoges, à la République, place de la Motte ou encore place d'Aisne. Le service d'ordre des syndicats a tenté de maintenir la cohérence du cortège. En début de soirée, rue Othon Péconnet une trentaine de manifestants a essayé d'allumer des feux de poubelles.
Une prochaine journée de mobilisation devrait être annoncée la semaine prochaine avant l'avis que le conseil constitutionnel doit rendre sur la réforme des retraites.