Débat d'orientation budgétaire musclé mardi soir pendant le conseil municipal de Limoges. À retenir : une augmentation à prévoir des impôts locaux et des choix budgétaires qui divisent. Notamment sur les économies dans le domaine culturel.

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Tout avait plutôt bien commencé. La distribution des pots du miel récolté dans les ruchers de la ville aurait pu donner une saveur sucrée à la séance... Mais non, acidité et amertume se sont rapidement imposées lors des échanges entre élus. Au cœur des frictions, les orientations budgétaires adoptées par la majorité. L'équation à laquelle elle est confrontée est difficilement solvable : revalorisation du point d'indice des fonctionnaires et hausse du coût de l'énergie alourdissent le budget de plus de 13 millions d'euros.

Professoral, Guillaume Guérin expose : "Il y a une inflation sans précédent depuis 40 ans, il y a un surcoût énergétique sans précédent depuis l'après guerre, ce qui donne pour la ville plus 4,5 millions rien que sur l'énergie. Il y a à absorber la revalorisation du point d'indice. Le président Macron a décidé d'augmenter les salaires des fonctionnaires. C'est une mesure juste, mais il l'a finance avec l’argent des autres"

Hausse des impôts 

Comment faire pour résoudre l'équation ?

Il y aura, tout d'abord, bel et bien, une hausse des impôts. Confirmée hier soir, elle reste pour l'heure assez floue. Les bases de la taxe foncière fixées par l'Etat vont augmenter, mais on ne sait pas encore de combien (entre 0 et 7% confiait Emile Roger Lombertie). Les taux, qui eux dépendent des communes, vont aussi augmenter. Fixé à 38% à Limoges, ils pourraient augmenter de 10 à 15%, le ramenant ainsi dans la moyenne des villes de la même taille, autour de 41 à 44%.

"Une nécessité explique Emile Roger Lombertie, car les communes qui n'augmentent pas leurs impôts vont être pénalisées par l'Etat : leur dotation générale de fonctionnement sera abaissée".

Une hausse des impôts qui ne suffira pas à résoudre l'équation budgétaire. Le choix de la majorité est donc de réduire les dépenses de fonctionnement pour pouvoir continuer à investir. La ville dispose d'une épargne brute de 19 millions d'euros qui lui permet de conserver certaines marges de manœuvre sans recourir à l'emprunt, mais en 2023 il faudra quand même se serrer la ceinture. 

Economies sur la culture ?

Très concrètement, l'idée est notamment d'accélérer le remplacement de l'éclairage public par des ampoules à LED. Accélérer aussi la rénovation thermique des bâtiments, notamment des écoles. 50 millions ont déjà été investis.

Economie aussi sur certains événements. L'information a été confirmée hier :

  •  pas de chapiteau géant pour "Lire à Limoges" qui devrait se replier à la BFM.
  • Fermeture du musée des beaux-arts le lundi.
  • Fin de la gratuité des salles municipales pour les associations. Elles conserveront un accès gratuit deux fois par an, mais ensuite il faudra payer. À chaque utilisation pour des rendez-vous ponctuels, de manière forfaitaire pour les utilisations plus fréquentes. 

"On est dans une politique de la résignation et du renoncement. Il faudrait, au contraire, adopter une politique de résistance à la crise sociale. Investir dans le centre-ville pour regagner des habitants. Élargir l'assiette de l'impôt pour améliorer l'offre de services public. Ce ne sont pas les choix de la majorité : on taille dans la culture, dans le monde associatif." déplore Thierry Miguel. 

Beaublanc fait peau neuve

Un gros investissement figure tout de même dans le budget et il fait débat. C'est la rénovation du palais des sports de Beaublanc,  sur laquelle nous reviendrons dans un autre article. Fixée à près de 43 millions d'euros hors taxes, elle s'accompagne d'une refonte totale du parc des sports de Beaublanc et de la création de deux nouvelles salles. Dépenses à différer dans le temps pour l'opposition, au vu du contexte actuel. 

À retenir de ce conseil : l'atmosphère délétère et l'aigreur des échanges. Les élus de la ville accomplissement le tour de force de s'écharper, même quand ils sont d'accord sur des sujets aussi consensuels que la lutte contre les violences faites aux femmes. 

Le budget ne sera en tout état de cause pas voté par l'opposition. Il devrait être adopté en décembre.

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