Encore un dommage collatéral de l’épidémie de Coronavirus. Jacques Deconchas et son épouse Betty vont devoir patienter avant de vendre leur restaurant situé à Oradour-sur-Vayres.
Cela aurait pu être un beau cadeau pour les 35 ans de leur installation ce 2 avril 2020. La reprise de leur établissement situé à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Limoges. Oui mais voilà... L’épidémie de Coronavirus est passée par là, mettant en pause toutes les tractations possibles. Fort heureusement pour le couple, les intérêts de potentiels acquéreurs restent réels et sérieux.
En temps normal, c’est déjà pas simple une transmission. Alors là… Pour l’instant, rien n’est signé, aucun engagement n’a été fait.
Une véritable difficulté, une de plus pour ce restaurateur - à l’aube de la retraite - qui se souvient d’une carrière parsemée de crises autant que de bonheurs certains.
Honnêtement, je peux dire qu’on en aura bavé jusqu’à la dernière minute. Avec mon épouse, on prend ça avec humour malgré tout…
Installés le 2 avril 1985 dans leur Relais de la Vayres, Jacques et Betty ont traversé des moments difficiles avec leur commerce en zone rurale. De la réglementation sur la liberté des prix à la crise économique du début des années 90 en passant par le durcissement des mesures contre l’alcoolémie au volant, de nombreux facteurs ont frappé durement leur chiffre d’affaire, comme celui de beaucoup d’autres commerces de campagne. À chaque fois, ils ont dû s’adapter et réinventer un nouveau modèle.
De quoi relativiser les conséquences de la crise de Coronavírus sur la vie économique en général ? Le chef cuisinier réagit avec la sagesse de celui qui en a vécu d’autres.
Comme souvent, comme après la guerre... la vie reprend son cours. Les gens vont de nouveau vivre et consommer, les entreprises vont produire encore... Bref, l’activité va revenir à la normale.
Il poursuit, souhaitant marquer ses paroles d’un ton plus grave et réaliste en même temps.
Le pessimisme que je peux avoir, c’est lié à la pandémie uniquement. Pour notre transmission, ça impliquerait l’éventualité du décès de quelqu’un… C’est la seule chose. Pour être clair, je ne vois pas l’économie s’arrêter ou s’effondrer.
Pour l’heure, le relais de la Vayres va fêter ses 35 ans à huis clos. Fermé comme tous les autres restaurants et bars de France, et avec les mêmes désagréments financiers, même si son établissement ne compte plus aucun salarié depuis une dizaine d’années.
« Je suis en retraite officiellement le 1er juin, donc pour moi la situation n’est pas critique mais elle est préoccupante, comme pour les autres professionnels du secteur ».
Toujours avec le sourire, Jacques s’occupe comme il peut en attendant la vente de son restaurant et surtout la fin du confinement. Lui qui adore jardiner, a dû laissé en suspens cette occupation, son potager se situant à plus d’un kilomètre de son domicile.
« Aujourd’hui, c’est irresponsable de ne pas respecter les consignes. Il faut être sérieux pour les gens qu’on aime, pour tout le monde ».
Et Jacques Deconchas de conclure :
« Il faut quand même rester optimiste. On fêtera la reprise ! »