Le 15 juin 2021, six personnes étaient interpellées en Haute-Vienne dans l'enquête sur les incendies de l'émetteur TNT des Cars et de 8 véhicules Enedis à Limoges. Un an plus tard, trois sont toujours mises en examen et deux d'entre elles veulent se faire entendre.
"Le 15 juin au petit matin, 6h, des individus armés et cagoulés débarquent arme au poing dans ma chambre." En conférence de presse ce samedi 18 juin à Limoges, Anne, menuisière à Blond, raconte son arrestation.
Elle est mise en cause dans l'enquête sur les incendies de l'émetteur TNT des Cars et de 8 véhicules Enedis à Limoges. 6 chefs d’inculpation pèsent sur elle, notamment la destruction en bande organisée par un moyen dangereux pouvant nuire aux personnes, ou la destruction de biens de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation.
Contrôle judiciaire
Aujourd’hui, elle doit se rendre régulièrement à la gendarmerie, elle n’a pas le droit de quitter la Haute-Vienne ou d’entrer en contact avec sa compagne, soupçonnée de complicité. Cette dernière est une ancienne institutrice qui vit en Creuse, elle-même poursuivie pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.
Pour Anne, "On interdit à deux personnes qui s’aiment de se voir parce que soit disant il y aurait un risque de fuite. Psychologiquement c’est plus possible." Et elle dénonce le temps perdu : "C’est comme si on était en préventive, mais on est dehors. On est en liberté, c’est mieux que la prison… mais c’est une forme de vol".
Comité de soutien
Anne est accompagnée par un comité de soutien qui manifeste tout ce week-end dans le secteur d’Eymoutiers. L’un de ses membres, Alain Dobigny, nous explique qu’il voudrait que la justice avance plus vite, et il relativise les accusations : "Il y a eu des destructions de biens sans dommage aux personnes. C’est pas des terroristes qui ont fait ça. C’est des personnes qui ont voulu alerter sur des dangers." Mais quand on demande si les personnes mises en examen sont coupables des faits qui leur sont reprochés, la réponse est courte : "Je ne sais pas".
Une audience en appel sur les mesures de contrôle judiciaire d’Anne aura lieu ce jeudi 23 juin à Limoges. Les mis en examen espèrent que d’autres décisions seront prises rapidement.