Incendie de l'émetteur des Cars en Haute-Vienne : trois personnes mises en examen

Trois jours après l'interpellation de six individus dans l'affaire de l'incendie de l'émetteur des Cars, trois personnes étaient entendues ce vendredi 18 juin 2021 à la Cité judiciaire de Limoges. Elles sont mises en examen, libérées sous contrôle judiciaire.

Trois personnes, sur les six individus interpellés ce mardi 15 juin dans le cadre de l'enquête sur l'incendie de l'émetteur TNT des Cars en janvier dernier et l'incendie de huit véhicules Enédis à Limoges un an plus tôt, étaient déférées depuis ce vendredi matin devant les juges à la Cité judiciaire de Limoges.
Elles étaient auditionnées par un juge d'instruction et un juge des libertés et de la détention, en présence du Procureur de la République.

Parmi ces trois personnes : la directrice de l'école de Gentioux-Pigerolles dont l'arrestation a sucité beaucoup d'émotion.
En milieu d'après-midi, elle est sortie du tribunal, libre mais sous contrôle judiciaire. L'institutrice a été mise en examen pour association de malfaiteurs, des faits qui ne relèvent pas d'actes criminels. Elle exprime son soulagement après trois jours et demi de garde à vue. Elle encourt une peine de 10 ans d'emprisonnement.

"C'est une personne de 57 ans, qui n'avait jamais fait l'objet d'une procédure judiciaire, qui a été placée en garde à vue pour la première fois de sa vie, privée de liberté pendant presque 4 jours. Cela a été très difficile pour elle et pour sa famille", déclare son avocat, Me Guillaume Laverdure.

De l'ADN retrouvé sur les sites incendiés

Les deux autres personnes auditionnées sont une menuisière originaire de Blond, membre du cercle Gramsci (du nom d'un membre fondateur du parti communiste italien), et un plombier retraité militant dans le cadre de l'affaire des yourtes de Bussière-Boffy.

En fin de journée, ils ont également été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. Les faits reprochés sont plus graves : destructions et dégradation par moyen dangereux en bande organisée, association de malfaiteurs et destruction de biens de nature à porter atteinte aux intérêts de la nation.

"Parmi les preuves recueillies, l’ADN de l’une d’elles a été découvert sur les sites des incendies criminels tandis que la seconde a reconnu les faits", précise le procureur de la République dans un communiqué. Ces deux personnes encourent une peine de 20 ans de réclusion criminelle. 

Une trentaine de manifestants ont apporté leur soutien aux trois personnes auditionnées, sur le parvis de la Cité judiciaire. La banderole installée ce vendredi matin, faisant référence à l'affaire de Tarnac, a dû être retirée.

Une quarantaines d'enquêteurs et de longs mois d'investigations

Selon les détails apportés par le Parquet, l'enquête a duré plusieurs mois, mobilisant une quarantaine d’enquêteurs. "La section de recherches de Limoges a dédié une cellule d’enquête mise en place par le BLAT (Bureau de Lutte anti-terroriste) de la DGGN composée de 6 militaires issus de la SR et des unités de gendarmerie du département de la Haute Vienne pendant 5 mois". Six enquêteurs spécialisés ont été mobilisés par la  direction territoriale de police judiciaire (DTJ). La sous-direction anti-terroriste de la police nationale (SDAT ) a apporté "un support technique, un travail d’analyse et a engagé des unités spécialisées de surveillance et de filatures sur le terrain".

Trois personnes relâchées

Trois autres personnes, en garde à vue depuis mardi 15 juin, ont été libérées sans charges : une habitante de Cieux dès mercredi après-midi, son compagnon et une céramiste potière de Bussière-Boffy ce jeudi 17 juin en fin de journée.

Comité de soutien

Mobilisé dès l'arrestation des six individus, un comité de soutien vient d'être officiellement créé. Les militants dénoncent l'interpellation brutale et la mobilisation des moyens de l'antiterrorisme, dispositif "totalement démesuré", selon eux.
Ils appelent à les rejoindre pour une réunion publique suivie d'une conférence de presse ce samedi 19 juin à 11h, place d'Aine à Limoges.
 

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