Chaque année, plusieurs villes se voient décerner un trophée : le prix "Villes et Villages de la Reprise". Une distinction qui récompense les communes qui soutiennent les reprises d'entreprises artisanales sur le territoire. Cette année notamment, Meuzac, en Haute-Vienne, et Égletons en Corrèze, ont été primées.
Ici à Meuzac, Baptiste et Antoine Mayne viennent de rouvrir la boulangerie de Meuzac. Ces jumeaux s'en servent d'atelier pour alimenter leurs deux magasins ailleurs en Haute-Vienne. Depuis leur arrivée, il y a beaucoup de passage, dans cette commune d'environ 730 habitants.
Et les clients s'arrêtent même sur leur route en direction de la Corrèze, pour acheter dans cette boulangerie, mais aussi dans les autres commerces de Meuzac, comme le confirme un client : "moi j'adore voir des gens qui s'investissent ainsi dans un petit village comme Meuzac. C'est fantastique !"
Pas de miracle, c’est la municipalité qui a payé pour créer des commerces. En 2020, elle a investi 700 000 euros hors taxe pour construire ce bâtiment, avec épicerie et boulangerie. Il est en face de la boucherie, où l’artisan s’est aussi installé il y a sept ans, déjà grâce à l’investissement de la mairie.
Le maire présente ensuite une autre boutique, moins courante dans les villages. Une poissonnerie qui a vu le jour en août 2023. Ouvert les vendredis et samedis matin, le magasin ne désemplit pas. Et si l'on vient parfois de loin, c’est pour l’ensemble de ces commerces.
Les jumeaux qui ont repris la boulangerie s'en réjouissent : "maintenant que Meuzac s'est autant développé avec les commerces, c'est devenu un bon village. Le commerce amène le commerce".
C’est donc pour l’ensemble de son œuvre envers les commerces que cette année, la mairie de Meuzac a reçu de la Chambre de Métiers le trophée "Village de la reprise".
En Corrèze, Égletons a également obtenu ce prix. Comme Meuzac, c'est une commune qui met tout en œuvre pour conserver son dynamisme économique, et notamment aider des personnes à reprendre des commerces. C'est le cas de ce restaurant basque, installé il y a cinq mois.
Au menu, daube de bœuf et petits légumes. La recette est d'inspiration basque mais les produits sont 100% corréziens selon Andoni Berhouet, chef cuisinier : "on travaille le plus régulièrement possible avec nos producteurs locaux, qui nous font du très joli travail, du bon lait, du bon fromage, des beaux produits. Autant utiliser le circuit court et travailler avec nos agriculteurs de la région".
Il y a même la place pour un autre restaurant sur Égletons, parce que la demande est là !
HélèneRestauratrice
Andoni était restaurateur au Pays basque. Mais là-bas, les prix de l'immobilier ont flambé. Alors avec sa femme Hélène, ils ont changé leur fusil d'épaule : "à nos âges, on ne voulait pas avoir un gros crédit sur le dos. On a regardé toutes les affaires à vendre en France. On est tombés sur celle-ci, à Égletons, six mois après on a signé l'achat".
Leur bonheur, ils l'ont trouvé au centre de la commune. Et après cinq mois d'ouverture, la clientèle est au rendez-vous, explique Hélène : "il y a une économie locale, un certain dynamisme qui fait qu'il y a vraiment de quoi faire ! Il y a même la place pour un autre restaurant sur Égletons, parce que la demande est là".
Noël, justement, est un client fidèle. Cet habitué est tombé sous le charme de cette cuisine locale de saison : "voilà, la touche qu'il y met là-dedans, le petit plus, l'ingrédient qui vient tout changer... Vraiment, c'est très appréciable".
Le maire Charles Ferré, lui, est soulagé par ce rachat : "quand vos administrés vous disent qu'à Égletons, le samedi soir ou le dimanche soir, ils ne savent pas où aller... Il y avait un besoin terrible ! C'est un vrai plus pour la commune".
Une commune dans laquelle le commerce se maintient, avec six établissements repris cette année.