L'ancien propriétaire des cafés Errel a désormais beaucoup de temps libre. Alors il a décidé de sensibiliser les enfants au développement durable et à la philosophie.
Vous connaissez les cafés Errel ? En 2012, Jean-Paul Deluche, le propriétaire de cette société créée en 1936 à Limoges, a décidé de passer la main. Puisque sa fille n'a pas souhaité lui succéder, il a vendu l'entreprise à un groupe basé à La Rochelle.
Depuis, le retraité dynamique a beaucoup de temps libre. Comme il n'aime pas s'ennuyer, il a d'abord accompagné des entreprises dans leur développement.
Mais c'est son côté "écolo" qui a fini par le conduire dans une drôle d'aventure. Il a d'abord créé la fondation Jean Paul Deluche pour soutenir le développement durable.
Il a ensuite pensé que pour changer les comportements, il était important de s'adresser avant tout aux enfants : "J'ai rencontré beaucoup de personnalités qui m'ont éclairé, dont le sociologue et philosophe Frédéric Lenoir, co-fondateur de l'association SEVE".
SEVE oeuvre à la généralisation de la philosophie avec les enfants.
Ateliers philo
Depuis un an, Jean-Paul Deluche anime des ateliers de philosophie dans les écoles primaires limousines. Une quarantaine de classes ont bénéficié de ses services.
La philosophie ça va leur permettre d’affuter leur esprit critique, de penser par eux-mêmes, c'est ça la philo : ne pas se laisser dicter ses pensées
Jean paul DelucheAnimateur d'atelier philo
Les enfants ont une heure pour évoquer des questions existentielles comme "qu'est-ce que le bonheur ?" Ils se passent un bâton de parole et peuvent parler de tous les sujets qui les touchent.
Pour Maryline Pons, enseignante, " Ces discussions libèrent la parole et participent pleinement à l'éducation à la citoyenneté. Ça permet de développer l'empathie."
Jean Paul Deluche a le secret espoir que les enfants qu'il rencontre deviendront de meilleurs citoyens : "si on sait où est notre bonheur, on fera le bien. Et dans le futur, ces enfants voteront peut-être avec leur raison, et non leurs émotions."
Et pour le philosophe philantrope, il n'y a pas d'âge minimum pour philosopher, bien au contraire.