Au 6ème jour du procès du double meurtre de Nexon, expert psychologique, voisins, amis, amante, enfants, se succèdent à la barre pour raconter la personnalité du principal accusé. Mais qui est Abdelkader Belarbia ? Comment se comportait-il avec ses voisins et Cécilia Péroux ?
Dans le box, l’ex-compagnon de Cécilia Péroux ne se lève toujours pas à l’entrée de la cour, ne répond toujours pas aux questions, garde les yeux mi-clos à l’écoute des témoins.
Qu'il soit dans le contrôle, qu'il n'ai pas d’émotion, qu’on ne le voit pas pleurer, qu’on ne le voit pas s’insurger, d’ailleurs je ne comprends parfois pas pourquoi il ne se met pas en colère au vue des déclarations de monsieur Malioukov, je crois que c’est sa manière d’être et je crois que c’est aussi sa manière d’appréhender le procès.
Maître Julie Lehut, avocate d’Abdelkader Belarbia
A la barre, une confidente et amante depuis 14 ans du principal accusé. Elle décrit un homme meurtri par le décès de sa mère quand il était enfant. Un jeune en surpoids, complexé, un homme qui adolescent devient sportif, narcissique et fait attention à ce qu’il dégage. Il enchaîne les conquêtes "sans vraiment faire attention" dit-elle. Adulte, il est un ami avec qui elle aime faire du sport, discuter, débattre de sujets de société, des relations femmes-hommes, mais elle confie découvrir chez lui la jalousie et l’intolérance à la frustration.
Il n’arrive pas à gérer la frustration quand ça ne va pas dans son sens, il démarre vite. Il peut dire : j'ai envie de la frapper mais ce n’est pas pour autant qu’il va le faire.
Confidente, amante du principal accusé
"C’est un profil d’homme violent" déclare Maître Josyane Andrieux-Filliol, avocate de l’aînée de Cécilia Péroux, "parmi ceux qui ne maitrisent pas leur émotivité, qui ne maitrisent pas leur affectif, qui sont souvent immatures et qui comme les enfants à qui on refuse un jouet, piquent une colère. Et la colère, elle est violente surtout s’il y a de la drogue, de l’alcool... ce sont des profils toujours très inquiétants."
Voisins et amis de Cécilia Péroux et Abdelkader Belarbia parlent d’un homme gentil, serviable : "il présente bien, il m’a aidé à déménager, il faisait même le jardin avec moi." De Cécilia, ils décrivent une femme souriante, la main sur le cœur. Mais des éléments viennent noircir le tableau d’un couple qui d’apparence s’entendait bien. Ils livrent une sortie en voiture qui tourne mal entre eux et rapportent une confidence de Cécilia: "Abdel avait tiré le frein à main, la menaçant : si je suis en retard, je vais t’éclater".
Les voisins relatent aussi une dispute violente au moment d’un repas, peu de temps avant les faits :"Il s’est enfermé avec elle chez nous, il l’a insulté, et elle est sortie avec un gros hématome sur le bras."
Ils poursuivent qu’après cela, leur amie s’est séparée d’Abdelkader Belarbia et qu’il lui aurait répondu : "Je préfère que tu sois morte que de ne plus être avec toi".
"Quand un homme fait preuve d’attention, se montre prévenant, se mêle de beaucoup de choses, c’est perçu comme de la bienveillance. Mais dans le cas de Monseur Belarbia, c’est la volonté de prendre la main, le pouvoir, d’assoir une domination et Cécilia ne détecte pas les signaux d’une volonté d’emprise sur elle" explique Maître Nathalie Préguimbaud, avocate des deux jeunes enfants de Cécilia Péroux.
Il y avait un contrôle de son téléphone, il y avait une volonté de contrôler les personnes avec lesquelles elle était en contact surtout les personnes masculines, malheureusement quand elle a compris, il était trop tard. Quand elle veut prendre des distances, ce n’est pas toléré, ça entraine de la violence. Et si la jeune femme arrive à s’extraire de la violence, c’est parfois le début de violences encore plus importantes comme dans notre dossier.
Maître Nathalie Préguimbaud, avocate des deux plus jeunes enfants
Jeudi, c’est l’aînée de la fratrie qui témoignait qu’elle "était un peu la chouchoute" d’Abdelkader Belarbia mais qu’elle avait subi "quelques insultes". Elle ajoute que l'ex-compagnon de sa mère leur enseignait à tuer quelqu’un avec un couteau.
Il nous expliquait comment utiliser les couteaux pour paralyser quelqu’un.
Maëlle, aînée de Cécilia Péroux
Ce lundi, Jean-Jacques Dumont, expert psychologique analyse le principal accusé comme un homme impulsif depuis l’enfance, doté de troubles anti-sociaux mais dénués de troubles psychiques. Les faits n'ont donc selon lui pas été influencés par une pathologie.
Aujourd’hui, l’ex-compagnon de Cécilia Péroux reconnait avoir exécuté Pierrick Berthier, mais il nie avoir une responsabilité concernant le meurtre de Cécilia Péroux. Il accuse son co-accusé David Malioukov qui lui renvoie la balle. Reste deux jours avant la fin de ce procès d’envergure.