La Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports a déposé aujourd'hui auprès du Conseil d’Etat un recours en annulation de la déclaration d’utilité publique de la LGV Limoges-Poitiers. Le Conseil d'Etat confirme qu'il s'agit du premier recours déposé.
Les recours étaient annoncés depuis la discrète publication au Journal Officiel du dimanche 11 janvier 2015 de la DUP (Déclaration d'Utilité Publique) de la LGV Limoges-Poitiers, et le premier a donc été déposé aujourd'hui par la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports (FNAUT).Il s'agit du premier recours déposé, nous a-t-on confirmé au Conseil d'Etat: le délai moyen de traitement est de 7 à 8 mois mais cela peut aussi durer plus longtemps.
Dans son communiqué de presse, la FNAUT met en avant deux arguments principaux pour justifier ce recours en annulation de la DUP de la LGV Poitiers-Limoges, en voici l'essentiel:
1. Les lacunes de l’évaluation économique et sociale
L’étude exigée par l’article L.1511-2 du Code de Transports a été réalisée par RFF mais elle ne comporte pas les éléments fondamentaux suivants :
- l’analyse des conditions et des coûts de construction de l’ouvrage, de son financement et son taux de rentabilité financière, des incidences de sa mise en service sur l’exploitation de la ligne ferroviaire existante Poitiers-Limoges récemment modernisée
- les données de nature à dégager un bilan prévisionnel (il n’est question que d’avantages, aucun inconvénient du projet n’est évoqué) et le taux de rentabilité de l’ouvrage pour la collectivité
2. Le défaut d’utilité publique
- la relative faiblesse des aires urbaines desservies (Limoges, Brive, Périgueux)
- la mise en service de la LGV n’entraînerait aucune désaturation de ligne classique mais fragiliserait au contraire les lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) et Poitiers-Limoges
- la desserte de la ligne POLT pourrait passer de 11 à 4 allers-retours quotidiens, pénalisant les relations de nombreuses villes moyennes avec Paris et conduisant à des reports de trafics sur route.
- son coût, disproportionné compte tenu de la situation des finances publiques, alors qu’une amélioration, efficace et d’un coût raisonnable, de la desserte Paris-Limoges est possible par modernisation de la ligne classique, puis par branchement sur la future LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL).