Après les résultats du second tour des élections législatives anticipées, une centaine de personnes s'est retrouvée devant la mairie de Limoges pour un barbecue improvisé qui s'est terminé en altercation avec Emile Roger Lombertie. Ce dernier nous a accordé un entretien. On fait le point
Dimanche soir, rendez-vous avait été lancé sur les réseaux sociaux - avant le second tour - devant la mairie pour s'opposer au racisme et aux idées d'extrême droite.
Finalement, le 7 juillet au soir, les trois députés sortant Nouveau Front populaire ont été réélus. Un moment célébré, par les militants, dans leurs QG à Limoges.
En marge de ces rassemblements militants, d'autres manifestants ont maintenu le rendez-vous lancé sur les réseaux sociaux, mais la manifestation a pris des allures festives pour célébrer "la victoire du Nouveau Front populaire" en Haute-Vienne, devant la mairie, avec la mise en route d'un barbecue, sous surveillance des forces de l'ordre.
Émile Roger Lombertie, maire DVD de la ville, est allé à la rencontre des manifestants pour leur demander d'éteindre ce barbecue, pour des raisons de sécurité, et la situation a dégénéré.
L'élu confirme donc les insultes et affirme avoir été frappé par certains manifestants présents dans ce rassemblement qu'il qualifie "d'ultra-gauche". Il précise qu'il est parvenu à esquiver des coups. Il nous a accordé une interview au lendemain des faits, voici son récit :
Sur place, une jeune manifestante affirme également à notre équipe de reportage que le maire a pris ce sac contenant "le bois pour le barbecue" avant de le jeter à l'eau.
Cet acte aurait, selon elle, précédé les violences.
Nous avons eu confirmation qu'il avait été raccompagné sous escorte de la Police Municipale dans la mairie.
Contacté par téléphone ce dimanche soir, Émile Roger Lombertie nous avait précisé que ce barbecue n'était pas autorisé, que la police avait essayé de l'éteindre dans un premier temps et qu'il n'était pas exclu qu'il porte plainte.
Mais lundi 8 juillet, le maire ne confirme pas ce dépôt de plainte et il explique pourquoi :
Les circonstances de l'altercation et le nombre de personnes impliquées restent floues. Une analyse des caméras de vidéo surveillance est prévue.
Dans un communiqué, le préfet de Haute-Vienne a fait savoir qu'il condamnait "fermement toute forme de violence envers les élus. Les violences verbales ou physiques subies hier soir par le maire de Limoges, Émile Roger LOMBERTIE, sont inacceptables à l’encontre d’un élu investi de la légitimité démocratique. Le préfet dénonce ces comportements qui ne peuvent que desservir le nécessaire dialogue républicain et appelle au respect mutuel."
Ce lundi soir, le parquet de Limoges nous a confirmé "qu'il n'y avait pas d'ouverture d'enquête à ce stade".
Réactions politiques
Depuis l'annonce de cette altercation, l'association des maires de la Haute-Vienne a publié un communiqué sur les réseaux sociaux pour condamner "les violences inacceptables dont a été victime Émile Roger Lombertie".
Communiqué de presse de l’Association des Maires et Élus de la Haute-Vienne condamnant les violences inacceptables dont a été victimes @ERLOMBERTIE, Maire de Limoges. pic.twitter.com/rYqRnPDYFY
— Association des Maires et Élus de la Haute-Vienne (@Maires_87) July 8, 2024
Damien Maudet, député Nouveau Front populaire - LFI, réélu ce dimanche soir, a également souhaité réagir.
J'envoie mon soutien au maire de Limoges - malgré nos différents, la violence ne doit jamais être la solution. https://t.co/hZk51VmtCg
— Damien Maudet (@damienmaudt) July 8, 2024