Les "jolies" colonies de vacances en France : histoire d'un concept en déclin

La nostalgie des colonies de vacances à l'ancienne ! Extrait de l'émission "NoA Histoire" consacré aux vacances des habitants de la Nouvelle-Aquitaine au siècle dernier. A retrouver sur France.tv. ©France Télévisions - Chronique de Martial Codet Boisse. Emission présentée par Vanessa Finot.

Les vacances sont enfin là ! Les cartables sont rangés, et pour certains enfants, une valise remplace le sac d'école pour partir en colonie. Popularisés dès les années 30, ces séjours collectifs ont offert des moments d'évasion inoubliables. Découvrez l'évolution de cette formule née au XIXe siècle pour les jeunes défavorisés, et les défis qu'elle rencontre aujourd'hui.

Savez-vous à qui l'on doit les premières colonies de vacances en France ? À un journaliste parisien, Edmond Cottinet, au XIXe siècle. Son idée ? Elle est précisée, à sa mort, dans une revue pédagogique de 1885 : "Il s’agissait de prendre dans les écoles primaires [...] un certain nombre d’enfants pauvres, choisis parmi les plus malingres et les plus souffreteux, et les emmener pendant les vacances loin de Paris, en montagne ou en forêt, pour y faire une cure d’air."

Plongeons ensemble dans l'histoire fascinante des colonies de vacances, de leurs débuts modestes sous des tentes rudimentaires aux transformations qui ont marqué des générations d'enfants français.

Les premières colonies de vacances

Au début, les colos, ce n'était pas vraiment dans du dur, mais à la dure, dans des hébergements sans confort. Avec le temps, le concept a évolué et gagné en popularité. En 1912, plus de 80 000 enfants français sont partis en colo. On y apprend à y camper, à vivre en groupe, on goûte au délice du bain de mer, une expérience incroyable pour ces enfants. Rappelez-vous, nous sommes au début du siècle dernier, avant 1936, les congés payés ne sont pas encore arrivés. Autant dire que bon nombre de Français n'ont pas encore vu les flots bleus. .

Les colonies rurales

Il existe aussi des colonies rurales. Par exemple, celle-ci, à une dizaine de kilomètres de Limoges. En 1845, Martin Dupuis-Tizon fait don de sa propriété, le Mas Eloi, située sur 66 hectares de prairies et d'étangs, pour accueillir les enfants orphelins abandonnés. La ville de Limoges a acquis le site au début du siècle dernier, au programme : plein air, nature, sport.

Le succès de Giboire

Un exemple notable de l'expansion des colonies de vacances est la colonie de Giboire, sur l'île d'Oléron, acquise en 1933 par l'Union Syndicale Ouvrière (USO) de Saint-Junien (87).

À partir de 1935 et jusqu'en 1996, la colonie va permettre aux familles modestes de la ville haut-viennoise, d'envoyer leurs enfants au bord de la mer. Dès le premier jour, les inscriptions dépassaient la capacité d'accueil fixée à 150 enfants.

Les parents ne paient pas grand-chose, la coopérative et la commune prennent l'essentiel du coût du séjour à leur charge. En 37 ans, 10 000 jeunes accueillis découvriront les joies des activités de plein air.

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Le camp de vacances de La Giboire en 1978 ©CDNA - Collection numérisée des Archives Municipales de St-Junien.

En 1976, la coopérative bat de l'aile et c'est la mairie qui récupère directement la gestion de la colonie. Vingt ans plus tard, une mise aux normes s'impose. Le coût de la gestion est de plus en plus important alors que dans le même temps le modèle des colonies s'essouffle. Par délibération, en 2023, le site de quatre hectares est vendu à une société immobilière. La gestion des colonies au fil du temps

Reste la chanson de Pierre Perret, mais parviendra-t-elle à traverser les générations face aux évolutions de notre société ? Aujourd'hui, les colonies de vacances peinent à recruter des animateurs et les enfants sont de moins en moins nombreux à s'inscrire.

Comme le soulignait Franceinfo en 2023, après un âge d'or dans les années 80 et 90, ces séjours pour enfants et adolescents connaissent aujourd'hui une chute de fréquentation. Selon un rapport parlementaire de 2013, en 1995, 14% des enfants et adolescents de 5 à 19 ans avaient profité de l'un de ces séjours. Plus de quinze ans plus tard, en 2011, c'était moitié moins.

La durée moyenne d'une colonie était d'un peu plus de deux semaines en 1994, contre dix jours en 2013. Cela s'explique tout d'abord par le prix. Toujours selon le même rapport parlementaire, une journée en colonie de vacances coûte en moyenne 63 euros, contre 35 euros pour une journée en centre de loisirs et 15 euros la journée en camps de scoutisme. 

La fin d'une époque peut-être... You kaïdi aïdi aïda !

Vos vacances avec NoA Histoire !

À l'occasion de ces congés d'été, nous vous racontons comment les Néo-aquitains passaient leurs vacances au siècle passé. Près de 600 films figurent dans le fonds de la cinémathèque de la région. 

"Noa Histoire, vive les vacances !" à découvrir sur la plateforme gratuite France.tv

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