Les médecins libéraux à nouveau en grève, entre Noël et le Nouvel An

Après une première mobilisation les 1er et 2 décembre, certains médecins libéraux fermeront leur cabinet médical entre le 26 décembre et le 2 janvier. Ils réclament toujours une hausse des tarifs de consultation et une amélioration de leurs conditions d'exercice.

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Une grève des médecins généralistes pendant les fêtes de fin d'année, en plein période épidémique... L'initiative ne manquera pas d'en faire tousser certains.

Mais les médecins libéraux sont prêts à aller jusqu'au bout pour faire entendre leurs revendications et provoquer le "choc d'attractivité" qu'ils estiment nécessaire pour sauver le système médical libéral français. Ce mouvement, qui concerne aussi les gardes de nuit, est reconductible.

Ce second appel à la grève du mois de décembre - après la première mobilisation des 1er et 2 décembre - est lancé par le collectif Médecins pour demain et plusieurs syndicats (SML, FMF, UFMLS, Jeunes Médecins). D'autres, parmi les principaux syndicats de médecins libéraux (MG France, la CSMF, Avenir Spé), ont choisi de se mettre en retrait de ce mouvement lancé en pleines négociations avec l'Assurance Maladie.

Un mouvement a priori moins suivi

Alors que la première grève de début décembre avait entraîné une baisse d'activité d'environ 30% chez les médecins généralistes (selon l'Assurance Maladie), ce second mouvement semblerait pour l'instant moins suivi.

Le Dr Morgane Migoux, médecin généraliste à Condat-sur-Vienne, est à son poste ce lundi matin, même si elle affiche un petit panneau "en grève" sur son bureau. "C'est pour des raisons personnelles. Je suis prochainement en vacances, et je ne voulais pas que la charge de travail des journées de grève soit reportée sur ma remplaçante", explique-t-elle.

Ses patients ne manquent pas de l'interroger sur ses motivations et les revendications de cette grève, tout en étant plutôt compréhensifs. Elle détaille : "Les gens sont en train de prendre conscience que le système de santé est très fragilisé, au bord de l'implosion. L'hôpital va mal, le libéral va mal, on a du mal à fournir des médicaments... Certains de mes patients me disent même qu'ils sont prêts à signer une pétition pour nous soutenir".

Etre rémunéré "pour ce qu'on fait"

Au coeur des revendications des médecins libéraux : le doublement du tarif des consultations, de 25€ à 50€.

"Mais ce n'est pas qu'une question de rémunération, c'est pour avoir de meilleurs conditions de travail", affirme Morgane Migoux. Selon elle, c'est parce qu'ils sont quatre médecins dans son cabinet qu'ils peuvent se permettre de rémunérer une secrétaire médicale, "ce qui est impossible si on est un médecin isolé, ou seulement deux dans un cabinet".

"Ce que l'on demande, précise-t-elle, c'est d'être rémunéré pour ce que l'on fait, au taux horaire qu'on fait", dit celle qui embauche tous les jours à 8h - 8h30 le matin pour ne rentrer chez elle que vers 22h30.

La forfaitisation dans le viseur des médecins libéraux

Aujourd'hui, lorsque vous vous rendez chez votre médecin généraliste, vous réglez une consultation de 25€. Mais à cela se rajoute un forfait de 10€, payé par l'Assurance Maladie, si le médecin remplit correctement certains "objectifs de santé publique". Il s'agit le plus souvent de respecter des objectifs de prescriptions médicales (pas trop d'antibiotiques pour les enfants, certains traitements pour les personnes diabétiques etc...). Mais le forfait prend aussi en compte, par exemple, l'utilisation de certains outils informatiques recommandés.

Un système que les médecins libéraux souhaitent remettre à plat de façon radicale. "C'est presque une révolution copernicienne ! Il faut revoir le modèle de financement tel qu'il est actuellement par rapport à l'acte médical", explique le Dr Mickaël Frugier, médecin généraliste au Vigen en Haute-Vienne, en congés cette semaine mais solidaire du mouvement. "Il faut révolutionner le système pour réinvestir dans l'humain, pour prendre en charge le patient dans de bonnes conditions au quotidien".

Selon le médecin, c'est à cette condition que les généralistes libéraux pourront - à nouveau - rendre leur profession attractive.

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