Ce week-end le parti "Les Républicains" a décidé de ne pas organiser de primaire ouverte pour choisir son candidat à la présidentielle de 2022. En Limousin comme ailleurs, ce sont les adhérents qui désigneront le candidat soutenu par leur parti le 4 décembre prochain.
Cinq ans après le cauchemar de 2017 et la déroute de François Fillon, le spectre de la primaire hante encore les esprits et les mémoires des militants du parti Les Républicains.
Pas de primaire cette fois-ci donc, mais un vote des seuls adhérents qui se déroulera en deux tours, le 4 décembre prochain, lors d'un congrès.
Une solution qui permet à Xavier Bertrand de rentrer dans le jeu et qui évite de trop diviser le parti avec des déchirements qui peuvent laisser des traces comme ce fut le cas en 2016.
Chez les élus Les Républicains du Limousin cette décision semble bien acceptée, mais avec plus ou moins d'enthousiasme, comme en Corrèze, où Valérie Pécresse rassemble la majorité des soutiens et où on se serait aussi fort bien accommodé d'une primaire.
En Haute-Vienne : le patron des Républicains, Guillaume Guérin, est aussi le responsable des fédérations au niveau national. Il est donc tenu par un strict devoir de réserve sur ses préférences parmi les candidats.
Mais visiblement, il ne regrette pas le choix de ce week-end.
La primaire a atteint ses limites en 2017.
Pour le président de l'agglomération de Limoges, "le vrai sujet c’est : quel est le corps électoral de cette primaire, qui vient voter, est-ce qu’il n’y a pas des gens qui viennent de l’extérieur pour polluer le débat? En 2017, pour la Droite, c’est sûr que si. Le choix qui a été fait par les militants, c’est d’arrêter ce type de procédure et de revenir à un congrès, comme ça a toujours été le cas avant 2012 au sein de notre famille politique".
Et Guillaume Guérin explique que ce choix n'interdira pas le candidat désigné lors du prochain congrès de rassembler bien au-delà des seuls militants Républicains.
En Creuse : le président des Républicains, Cyril Victor, ne cache pas non plus sa satisfaction.
Lui, soutient ouvertement Xavier Bertrand qu'il considère comme le candidat le plus à même de rassembler, au-delà des militants Les Républicains, les sympathisants de la Droite et du Centre.
Il rappelle que le fait que Xavier Bertrand ne soit plus adhérent des Républicains n'est donc pas un problème.
Par le passé, ce parti a pu soutenir des candidats qui n'étaient pas nécessairement encartés. On est ouverts.
Pour Cyril Victor, le seul impératif c'est d'avoir un seul candidat. S'il appuie Xavier Bertrand, il promet qu'il se pliera au choix des militants.
En Corrèze : le choix de la désignation du candidat de la Droite en congrès par les seuls militants Républicains provoque un enthousiasme plus modéré.
Frédérique Meunier, députée et patronne des LR dans le département, soutient ouvertement Valérie Pécresse comme une majorité d'élus corréziens à l'exception de Pascal Coste, le président du Conseil Départemental, qui appuie Xavier Bertrand.
Elle regrette qu’il n’y ait pas un rassemblement plus large afin d’avoir des débats auprès du Centre et des autres alliés de la Droite. "Je trouve qu’une primaire qui ne s’adresse qu’aux adhérents LR donne un peu une marge fermée. Mais c’est un choix. Je le respecte".
Valérie va devoir s’adresser aux militants. Elle a un vrai programme de droite. Elle va continuer à l’exposer. Elle va faire le job.
Pas de législatives pour Guillaume Guérin
Et du côté des état-majors on pense déjà , aussi, aux élections législatives qui suivront l'élection présidentielle et donneront, ou pas, une majorité au nouveau chef de l'Etat pour gouverner.
En ce qui concerne Guillaume Guérin, c'est clair : le patron des Républicains en Haute-Vienne ne sera pas candidat aux législatives en 2022 : "Les électeurs qui me font confiance pour diriger l'agglomération de Limoges ne le comprendraient pas" explique-t-il dans une allusion à peine voilée aux pérégrinations avortées du maire de Limoges au Sénat.
Et pour mieux appuyer le contre-exemple Guillaume Guérin rappelle malicieusement une réalité indépassable :"Je n'ai que 34 ans et encore beaucoup de temps devant moi".