Véhicules de la gendarmerie incendiés à Limoges, le procureur requiert quatre ans de prison dont un avec sursis

Un Limougeaud est poursuivi pour l'incendie de cinq véhicules de la caserne Jourdan à Limoges. Le procureur a requis une peine de quatre ans de prison, dont un an avec sursis probatoire, une peine d'emprisonnement ferme pour ne pas avoir donné ses empreintes et son ADN et l'obligation d'indemniser l'État.

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Malgré les traces ADN retrouvées sur les lieux de l'incendie (le portail de la caserne), il nie les faits. Ce mardi 28 février 2023 s'ouvrait le procès en audience correctionnelle de l'homme mis en cause dans la destruction de trois voitures et deux bus de la caserne de gendarmerie Jourdan à Limoges en 2017. 

S'il confirme être anarchiste, il réfute, en revanche, toute implication avec le groupe R.A.G.E (Révolte Anarchiste des Gendarmes Exilés) qui avait revendiqué les faits au lendemain de l'incendie. Le prévenu précise d'ailleurs, à propos de ses convictions politiques, que "cette liberté de pensée n'est en rien une infraction en France" et dénonce "une enquête à charge". 

Pour destruction par moyen incendiaire, le procureur a requis quatre ans de prison, dont un an avec sursis probatoire (pendant 2 ans), l'indemnisation de l'État (estimée à 243 500 euros). Il a demandé également l'interdiction pour le prévenu d'être présent en Haute-Vienne. 

De plus, le procureur a requis deux mois de prison pour avoir refusé de donner son ADN et ses empreintes digitales, ce à quoi s'ajoutent trois mois ferme parce qu'il avait déjà été condamné à de la prison avec sursis pour des refus précédents.  

Rassemblement de soutien 

Une vingtaine de personnes s'est réunie devant la cité judiciaire de Limoges, en soutien au prévenu, à 8 h 30 ce mardi 28 février. Ce comité dénonce les conditions de poursuites et d'enquête, notamment, selon ces personnes, des "outils d’investigations particulièrement intrusifs et des prélèvements ADN illégaux".

Pour l'avocat du prévenu, Raphaël Kempf, "on a fait une enquête politique dès le départ. On a cherché l'orientation politique de notre client, on en est venu à lui reprocher son engagement contre la publicité dans l'espace public, son engagement pour les migrants, pour le vélo en ville, contre le "tout-bagnole", comme il le dit lui-même.(...) On en est venu à lui reprocher un mémoire de master qu'il a rédigé sur le théâtre : c'est une enquête qui ressemble à une enquête de police politique".

Le prévenu, Sylvain B..., vit actuellement à Amiens où il est artisan-plombier depuis 3 ans. A l'époque des faits, ce fils d'enseignants, titulaire d'une licence en informatique, suivait un atelier théâtre à l'Université de Limoges. Il vivait dans le quartier de la caserne Jourdan. Sportif, il courait régulièrement sur le trottoir de la caserne, ce qui pourrait, pour ses avocats, expliquer ces traces d'ADN prélevées sur le portail, l'ADN étant volatile :

"L'ADN c'est mobile, contrairement aux empreintes digitales, ça peut aller n'importe où, sur ce portail il y a énormément de traces d'ADN de tous les gens qui ont touché le portail ou dont l'ADN a été transporté, ça ne démontre pas sa présence physique sur les lieux et encore moins précisément cette nuit du 18 au 19 septembre 2017, ce qu'il revient au Parquet de prouver" Guillaume Laverdure, autre avocat du prévenu.

Le jugement sera rendu le 17 mars. 

Rappel des faits

Dans ce procès correctionnel, ce Limougeaud de 37 ans est mis en cause pour l'incendie de cinq véhicules de la gendarmerie, dans la nuit du 18 septembre 2017. Les faits se sont déroulés dans la caserne de la gendarmerie Jourdan à Limoges.

Le lendemain, un mystérieux groupe appelé R.A.G.E (Révolte Anarchiste des Gendarmes Exilés) avait revendiqué les dégradations. Le prévenu réfute en faire partie. 

En mars 2018, il est interpellé, du fait de traces d'ADN retrouvées à l'extérieur et à l'intérieur du portail de la caserne. Ce sont ces traces qui justifient pour le Parquet l'ouverture d'une instruction criminelle, la mise en place d'une mise sur écoute et la détention qui suivra.

Il est alors placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Limoges. Après un an, le prévenu sort de prison avec un bracelet électronique. En mars 2020, on lui retire le bracelet. Il était, depuis, sous contrôle judiciaire strict et comparaissait libre à l'audience ce mardi matin. 

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