Les infirmiers ont manifesté devant la préfecture de Limoges, mardi 20 novembre contre le plan santé 2022. La profession se sent oubliée par le gouvernement.
Les infirmiers de Limoges ont répondu à l'appel national des syndicats, à cesser le travail et à manifester mardi 20 novembre, qu'ils soient libéraux ou salariés de l'hôpital. Les blouses blanches réclament une meilleure reconnaissance de leurs compétences, des revalorisations, plus d'autonomie ou d'effectifs.
Des conditions de travail qui se dégradent
La mobilisation, soutenue par l'Ordre des infirmiers, fait suite à la présentation du plan santé 2022, exposé en septembre 2018 par le président Emmanuel Macron."Sur 52 points, il n'y a aucun point qui concerne les infirmières, qu'elles soient libérales ou hospitalières. On a des compétences qui sont techniques effectivement, mais aussi des compétences dans l'accompagnement, la prévention, l'éducation. Et toutes ces compétences, on ne veut pas nous les reconnaître", fait remarquer Martine, infirmière libérale en milieu rural.
Les infirmières libérales pointent une absence de revalorisation de leurs actes depuis sept ans et une augmentation de leurs charges. Dans les hôpitaux, elles dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail dans leur service à cause de la diminution des moyens dans leur établissement.
"Certaines absences ne sont pas remplacées, les congés maternités non plus. Le travail est souvent à flux tendu pour les infirmières qui sont présentes. Elles doivent revenir sur leur temps de repos, travailler le week-end alors que ce n'était pas prévu", souligne Corinne, infirmière hospitalière.
Se réunir autour d'un projet commun
Les blouses blanches se sentent oubliées au profit d'autres acteurs de la santé. "Tant qu'on ne réunira pas les professions de santé, que ce soit médicales ou paramédicales, pour trouver un projet commun, on déshabillera Paul pour habiller Jacques", lance Patrick Barthès, représentant de la Fédération Nationale des Infirmiers 87.La ministre de la Santé Agnès Buzyn a réagi mardi matin sur France Inter : "Je ne comprends pas bien la revendication". Le plan santé "décharge sur l'ensemble des professionnels de santé la responsabilité des prises en charge" des malades chroniques. "C'est tout le contraire" de ce qu'affirment les infirmières, qui seront reçues au ministère, a annoncé la ministre.
Un reportage de Jean-Martial Jonquard, Nassuf Djailali et Chrystèle Reynard.