Des canettes laissées à l'abandon, des papiers gras qui jonchent le sol, jusqu'à des déjections humaines sur le mobilier urbain : les incivilités exaspèrent les agents d'entretien des espaces verts. La ville de Limoges envisage des sanctions et des verbalisations.
C'est une corvée quotidienne pour les jardiniers de la ville de Limoges : ramasser les détritus laissés n'importe où. "Nous ne sommes plus jardiniers, nous sommes éboueurs !", commente cet agent municipal. L'activité de nettoyage représente 1 jours sur 5 de travail.
Chaque semaine, 27 m3 de déchets sont ramassés dans les espaces verts de la ville. Des cartons, des bouteilles, des sacs plastiques, des emballages divers et variés, laissés à même le sol, à quelques mètres des poubelles.
"Les gens sont sales"
Augmenter le nombre des poubelles ? Pas forcément une solution. "Ce n'est pas un problème d'infrastructure. Les espaces sont conçus pour que les gens puissent en profiter. Il y a surtout un manque de civisme et d'éducation. Les gens ne sont pas propres. Ils ne sont pas chez eux, alors ils n'en ont rien à faire", déplore Vincent Léonie, adjoint au maire en charge des espaces verts de Limoges.
Ainsi, le nouvel espace de la Filature, sur les bords de Vienne, qui a coûté plus de 400 000 euros, est victime de son succès et l'endroit est devenu la cible de ces incivilités et de la pollution. Des barbecues ont pourtant été installés, mais les grilles ne sont jamais nettoyées. "Nous sommes contraints de faire cuire directement sur le charbon", se désole ce jeune homme qui espérait un lieu mieux respecté.
Petits arbres abattus à la tronçonneuse ou à la machette pour faire du petit bois et griller les saucisses, le mobilier urbain souillé, parfois même avec des déjections humaines, pour Vincent Léonie, trop c'est trop : "Nous avons essayé la pédagogie, mais je crois qu'il va falloir passer à la verbalisation et pourquoi pas avec l'aide de la vidéosurveillance", menace l'élu.