Limoges : nouvelle manifestation contre la loi de "sécurité globale"

Après le vote, ce mardi, de la loi "sécurité globale" à l'Assemblée nationale, une nouvelle manifestation était organisée, ce samedi, à l'appel de plusieurs associations et syndicats de journalistes.

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Ils étaient plusieurs centaines à Limoges, un peu plus de cent à Guéret pour défiler contre la loi "sécurité globale" et son article 24, qui interdit de filmer des membres des forces de l’ordre dans l’intention de nuire à leur intégrité "physique ou psychique". Des manifestatins organisées à l'appel des syndicats de journalistes et d'associations de défense des droits de l'homme.

Ce rassemblement intervient au lendemain de la publication d'une lettre aux Français par le chef de l'Etat, pressé de réagir au terme d'une semaine marquée par les violences policières : "Je crois en la République exemplaire, écrit Emmanuel Macron. Une police exemplaire avec les Français, des Français exemplaires avec les forces de l’ordre comme avec tous les représentants de l’autorité publique."

Le gouvernement fragilisé

Accusé de s'engager dans des "dérives autoritaires", le président de la République a tenu à réaffirmer son attachement à liberté d’expression et liberté de la presse : "Je n’ai jamais cessé de défendre ces principes et tous ceux qui l’incarnent. Y compris face à ceux qui, depuis l’étranger, ont pour projet de les faire reculer. Je n’accepterai jamais que ces libertés puissent être reniées."

Se présentant comme un "progressiste" au début de son mandat, Emmanuel Macron s'était opposé aux "démocraties illibérales", réprésentées en Europe par la Hongrie et la Pologne. Son image n'en est que plus écornée par les critiques soulevées par la loi "sécurité globale", qui a passé haut la main l'épreuve de la première lecture à l'Assemblée nationale, ce mardi.

Votée par une majorité de députés marcheurs, aux côtés de leurs alliés du centre, mais aussi de l'opposition de droite et du Rassemblement national, la loi avait reçu le soutien de l'ensemble des députés du Limousin. Elle doit encore être examinée par le Sénat, dominé par Les Républicains.Hasard du calendrier, le vote est intervenu au lendemain de l'évacuation d'un campement de migrants sur la place de la République, où des images - "choquantes", selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin - avaient permis de documenter un usage disproportionné de la force.

Une semaine marquée par les violences policières

Deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes sur la base de ces vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels. L'une concerne un croche-pied d'un policier sur un migrant et l'autre le journaliste de Brut, Rémy Buisine, "molesté à plusieurs reprises par un policier", selon sa rédaction.

Le ministre en charge des Relations avec le parlement, Marc Fesneau, l'assure : "L’article 24 ne me semble pas, tel que rédigé […], de nature à empêcher la diffusion d’images comme celles" tournées ce soir-là ou lors de l'interpellation d'un producteur noir à Paris. Mais les réactions à l'international en disent long à propos du regard porté sur le "pays des droits de l'homme".

Des "atteintes importantes aux droits de l'homme" selon l'ONU

La Commission européenne a glissé un petit rappel à l'attention du gourvernement : "En période de crise, il plus important que jamais que les journalistes puissent faire leur travail livrement et en toute sécurité." Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait d'ores-et-déjà soulevé, dans le texte de "sécurité globale", des "atteintes importantes aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales".

Et les images et témoignages des journalistes présents lors de la dispersion de la manifestation, samedi dernier, devant le Trocadéro à Paris, alimentent là encore les craintes des associations de défense des droits de l'homme. Les reporters avaient été encerclés par des forces de l'ordre et regroupés à bonne distance des manifestants restés sur place. En cause, le nouveau schéma du maintien de l'ordre, présenté Gérald Darmanin en septembre. Ce texte, lui aussi dénoncé par les syndicats de journalistes lors de sa publication, impose, entre autres, aux journalistes de quitter un attroupement en cas de sommation. C'est d'ailleurs sur la foi de cette doctrine qu'un de nos confrères de France 3 Ile-de-France avait été interpellé à Paris, ce mardi 17 novembre.
 
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