Certains connaissent moins la crise que d’autres. Le fabricant de matériel électrique Legrand a vu son bénéfice net augmenter de 17,7% au premier trimestre 2018.
Le fabricant de matériel électrique Legrand a réitéré ce jeudi 3 mai ses objectifs pour 2018 après une hausse de 17,7% de son bénéfice net au premier trimestre, où sa stratégie d'acquisitions a aidé à compenser les effets de change.
Le groupe de Limoges a publié un bénéfice net part du groupe de 175,3 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en progression de 9,6% à 1,445 milliard d'euros et une croissance organique de 3,9%.
Le taux de marge opérationnelle ajustée ressort à 20,1% du chiffre d'affaires après prise en compte des acquisitions.
"Tous les indicateurs sont en croissance à deux chiffres", a résumé le directeur général, Benoît Coquart, au cours d'une conférence téléphonique.
"Les effets périmètre ont plus que compensé les effets change", a souligné le responsable.
L'accroissement du périmètre de consolidation a contribué à hauteur de 14% au chiffre d'affaires sur le trimestre tandis que les effets de change, principalement l'appréciation de l'euro face aux autres devises, ont eu un impact négatif de 7,5% sur les ventes globales.
Les résultats du premier trimestre 2018 sont disponibles https://t.co/dG1t3oNMCg#résultats #Legrand pic.twitter.com/hb4Ot1AqCi
— Legrand (@Legrand) 3 mai 2018
"Très bonne performance en Europe"
Mais le groupe est "un peu immunisé contre ces effets de change en termes de rentabilité", a souligné le directeur financier, Antoine Burel. "En moyenne, on produit là où on vend" et par conséquent, les effets de change ont "très peu d'impact ou pas d'impact constaté sur la rentabilité", a-t-il expliqué.
Sur l'ensemble de l'année, les effets de change devraient peser à hauteur de 5% et sur la base des acquisitions annoncées, la variation du périmètre devrait contribuer à hauteur de plus de 7% à la croissance des ventes.
Hors variations de change, entre le premier trimestre 2017 et celui de 2018, la croissance totale des ventes est "de près 50% du fait des acquisitions réalisées", souligne M. Coquart.
L'activité reflète notamment une "très bonne performance en Europe" mais un repli en Inde, au Brésil et en Colombie.
Le groupe mise sur les appareils connectés
Pour 2018, Legrand continue de viser une croissance organique de ses ventes "comprise entre +1% et +4%", et une marge opérationnelle ajustée avant prise en compte des acquisitions (à périmètre 2017) comprise entre 20,0% et 20,5% du chiffre d'affaires.
Le groupe indique qu'il va poursuivre ses "initiatives de croissance", dont le "lancement de gammes d'appareils connectés" et le "déploiement à l'international des activités récemment acquises".
Le risque majeur qui pèse sur l'activité est d'ordre "conjoncturel", a observé M. Burel, le groupe ayant "très peu de visibilité" sur le carnet de commandes : "on suit l'économie au jour le jour".
Le spécialiste des infrastructures électriques et numériques du bâtiment va poursuivre ses acquisitions, recherchant "des cibles de qualité, des leaders incontestables dans leur famille de produits dans leur pays", a indiqué M. Coquart.
"Notre 'pipeline' d'acquisitions possibles est très nourri" et "on continue d'avoir beaucoup d'opportunités", a-t-il assuré, prévoyant des opérations "plutôt de taille petite et moyenne dans les trimestres qui viennent".
Né au XIXe siècle, le groupe qui a réalisé six acquisitions en 2017, dont celle de la société américaine Milestone pour plus d'un milliard d'euros, a annoncé jeudi celle, plus modeste, de l'entreprise allemande Modulane au chiffre d'affaires de 8 millions d'euros.