Ils ont été parmi les premiers à tirer la sonnette d'alarme dès le début du confinement sur leurs difficultés économiques, mais la sortie de crise et l'allégement des restrictions de déplacement n'arrangent pas forcément les choses : les taxis ont bien du mal à reprendre leur activité.
Dès le 17 mars, les taxis de Limoges alertaient les pouvoirs publics sur les difficultés à venir : plus de déplacement, plus de clientèle, plus de recette. Même si la priorité était donnée à la désinfection des véhicules, la promesse de la poursuite d'activité semblait difficile à tenir. Le transport des soignants, indemnisé par Limoges Métropole a pu sauver quelques courses.
Pour tenter de conserver une certaine équité et préserver le peu de recette possible, les taxis de Limoges (une soixantaine de véhicules) ont mis en place un roulement. Les chauffeurs se sont organisés pour travailler un jour sur deux.
Au début du mois d'avril, ils n'étaient plus que 6 ou 7 à travailler sur Limoges.
Acte 2 : le début de déconfinement
La phase 1 du déconfiement, à compter du 11 mai n'a pas forcément arrangé les choses. L'aide au transport des soignants n'était plus d'actualité et même si certains secteurs d'activité ont pu reprendre, les taxis sont restés sur le bord de la route.On travaillait mieux pendant le confinement. Il y avait moins de collègues mais on avait un peu de transport du personnel médical ou des EPHAD, mais la reprise est très très très timide
-Frédéric Roux, le président des taxis limougeauds.
Acte 3 : le déconfinement (suite)
y’a pas de déplacement pro, pas de clients à aller chercher à la gare, à l’aéroport, hôtel. On a les courses classiques, de personnes âgées qui ont besoin de faire leurs courses mais c’est très très calme, beaucoup trop calme.
- Olivier Bessen chauffeur de taxi
A compter du 2 juin, restrictions de circulation sont allégées. Mais pour autant,
- Les entreprises continuent de favoriser le télétravail : pas de course
- Les boîtes de nuit restent fermées jusqu'au 21 juin au moins : pas de course de nuit
Sous le campanile de la Gare des Bénédictins et son horloge les minutes s’écoulent lentement
Je vais bientôt atteindre les 4 heures d’attente. C’est exceptionnel, c’est la situation qui veut ça, donc on prend son mal en patience, on persiste on persiste jusqu’à ce qu’on lâche peut-être mais ouais c’est long, ouais c’est long.
- Stéphane Bastrero, chauffeur de taxi
Bilan : 80 à 90 % d'appels en moins depuis le début de la crise et pas de réelle reprise en vue. La mise en œuvre de la phase 2 du déconfinement, à compter du 2 juin, sera progressive. Les taxis en espèrent de même de leur activité, mais il ne faudrait pas que cela prenne trop de temps.
Même si les frais de carburant très peu élevés, compensent une petite partie des pertes, beaucoup d’entre eux ont demandé les aides allouées par l’Etat. Il faudra tenir quelques semaines encore. Limoges Taxis table sur une reprise de l’activité normale pour septembre. La période actuelle sourit plus aux taxis de campagne Sollicités pour les rendez-vous médicaux, ils souffrent moins aujourd’hui que pendant le confinement.