Au diable le rigide corset ! La lingerie permit aussi à l'esprit et au corps des femmes de se libérer peu à peu. Effleurons le passé des fines dentelles du début du siècle dernier grâce à l'impressionnant fonds photographique de Paul Colmar.
Pendant cent ans, il fut pour les femmes objet de servitude, cette pudibonderie devait cesser. Le corset enserrait la taille, broyait les côtes et les entrailles, coupait le souffle, comprimait la poitrine. Sans oublier le port des jarretières qui coupaient la circulation du sang et rendaient les jambes lourdes.
Petit à petit, sous-vêtements de lin et de coton s'en vont. Au début du XXe siècle, influencée par les demi-mondaines, la mode se veut affriolante, tout en lingerie légère. À Limoges, au "Caprice Limousin", depuis les fenêtres, les mannequins sans-tête vous hèleraient presque.
À l'atelier Renaud, route d'Aixe, les petites mains brodent, cousent chemises de nuit vaporeuses, tissus fins, bretelles et dentelles. Une dextérité hors pair, il faut parfois coudre ensemble jusqu'à trente éléments pour réaliser un parfait sous-vêtement.
La lingerie se libère, jusqu'aux chemises de nuit occasionnellement garnies de dentelles. À partir de 1922, l'usage du soutien-gorge se répand, la révolution des dessous est en marche. Les tissus sont fins, faciles à porter et lavables ! Vint le grand avènement des bodys, collants et fines culottes. Un corps enfin libéré de toute entrave. Pour la gent masculine, de bien mystérieux accessoires où l'on cache ce que l'on montre tout en montrant ce que l'on cache.