Alors que la loi prévoit 20% de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants, ce sera même 25% en 2025, Limoges Métropole pointe du doigt deux municipalités de son agglomération, Verneuil-sur-Vienne et Rilhac-Rancon, les accusant de ne pas jouer le jeu. Des accusations qui passent mal sur place : certes, les taux sont inférieurs, mais tout est fait, assurent les maires, pour rattraper le retard.
D’un strict point de vue comptable, sur le territoire de Limoges Métropole, la ville de Limoges est un bon élève des logements sociaux, avec un taux de 28%, quand la commune de Rilhac-Rancon ne l’est pas, avec seulement 10.5%. Idem à Verneuil-sur-Vienne, où là aussi, on est en dessous des taux, fixés par la loi à 20% aujourd’hui, et prévus à 25% en 2025.
Une situation que dénonce l’Agglomération par la voix de l’une de ses vice-présidentes, Catherine Mauguien-Sicard, justement en charge de l’habitat, de l’amélioration du cadre de vie, du renouvellement urbain et… du logement social.
"On a fait des réunions publiques, pour porter des projets, et on voit bien que derrière, c’est hypercompliqué. Quand vous n’avez pas un maire très volontaire à développer ce type de programme, c’est compliqué, c’est une vraie volonté politique".
En parlant de politique, il faut souligner que Catherine Mauguien-Sicard est une élue LR, quand les édiles des deux municipalités visées sont, eux, PS.
Pascal Robert, maire de Verneuil-sur-Vienne, explique avoir été "surpris" par ces propos "d’autant plus surpris que la vice-présidence qui en parle est au courant de la situation de ma commune, donc je ne comprends pas le sens de cette accusation".
Néanmoins, les chiffres sont là. Et en parlant de chiffres cette fois, on se rend compte qu’il y a dix ans, en 2015, la situation était déjà la même. Déjà Limoges était à 28% (27.93% exactement). Et déjà, Rilhac et Verneuil étaient en queue de classement, avec 5.45% et 1.68% respectivement.
Leurs situations se sont donc aujourd’hui améliorées.
Et, tout en faisant valoir que durant ce laps de temps leurs populations ont considérablement augmenté, les deux maires réfutent leur manque de volonté supposée.
À Rilhac-Rancon, trois programmes de constructions sont en actuellement cours, soit 42 logements sociaux supplémentaires.
À Verneuil-sur-Vienne, alors qu’un problème d’assainissement a longtemps bloqué un projet, près d’une soixantaine de logements sociaux sont en train de sortir de terre, et la commune s’est engagé pour une centaine supplémentaire dans les trois ans à venir.
Pour Nadine Burgaud et Pascal Robert, les accusations de Limoges Métropoles ne tiennent pas et ne passent donc pas.
Mais il y a la réalité et les exigences de la loi. Dura lex sed lex, comme disait l’autre. Et, se trouvant dans l’illégalité, Verneuil-sur-Vienne a dû s’acquitter d’une amende de plus de 50 000€ cette année, 45 000€ pour Rilhac-Rancon.