Ils ont vécu mai 68. Certains ont participé au mouvement, d’autres au contraire l’ont subi, voire rejeté. Pour les 50 ans du plus important mouvement social du 20ème siècle, France 3 Limousin dresse le portrait d'habitants de la région, qui racontent leur mai 68.
Richard Madjarev est l’ancien directeur adjoint de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) du Limousin. A un an près, il se trouvait à Nanterre en mai 1968. Mais au moment du mouvement social, il est déjà revenu à Limoges, où il étudie en première année de lettres.
Trotskyste, membre de l’association générale des étudiants du Limousin, il s’implique tout de suite dans le mouvement étudiant qui secoue le pays.
A Limoges, sur ce qui n’est pas encore un campus, les premiers à voir rouge, ce sont les apprentis en médecine. Le 12 mars, ils lancent le mouvement "Tous en grève" : "100% d’étudiants qui sont en grève ! 100%, c’est énorme", s’étonne encore aujourd’hui Richard Madjarev.
Rêve de Grand Soir
Avec les autres, il défile dans les rues. Les communistes en tête, les anarchistes en embuscade. Ce sont des défilés joyeux, l’occasion pour les gauchistes d’approcher des ouvriers, des postiers, des cheminots, d’appeler à la grève générale. En somme, de fantasmer sur le Grand Soir.
Finalement, l’insurrection prend fin. Mais un demi-siècle après, Richard Madjarev, l’homme de lettres, a toujours une conviction : les vers peuvent changer le monde. Il faut seulement patienter.