VIDÉO. Manifestations, blocages : 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites en Limousin

Cinq jours après la dernière journée d'action, la mobilisation reste conséquente avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants en Limousin. Les cortèges sont un peu moins fournis que la semaine dernière, mais font face à des forces de l'ordre plus nombreuses. Plusieurs interpellations ont eu lieu à l'issue des défilés de Tulle et Limoges.

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Blocages matinaux

La 10ᵉ journée de mobilisation contre la réforme des retraites a débuté par une action en gare de Guéret. Entre 7h et 10h, une soixantaine de manifestants a bloqué la circulation des trains entre Felletin et Limoges en descendant sur les voies.

À Limoges, le dépôt des bus de la TCL a été partiellement bloqué entre 7h et 8h30, entraînant une légère perturbation du trafic. Les policiers sont intervenus pour faire lever le blocage.

À Brive, des manifestants lycéens ont bloqué ce matin l'une des entrées de la cité scolaire d'Arsonval avec des poubelles. Mais les collégiens ne sont pas empêchés d'aller en cours, ni les lycéens qui passent aujourd'hui des épreuves orales de Baccalauréat dans certaines spécialités (arts, langues).

Manifestations du matin à Guéret et à Tulle

Les premiers cortèges se sont élancés à 10h, à Guéret et à Tulle.
Dans la capitale creusoise, environ 2500 personnes manifestent en centre-ville (chiffres concordants entre la police et les syndicats). 
Vers midi, une partie du cortège a décidé d'aller bloquer la RN 145. 

À Tulle, les manifestants seraient 4 500 selon les syndicats, 1 600 selon le comptage de notre journaliste sur place. Dans le cortège, beaucoup de jeunes, certains cagoulés après avoir reçu des jets de gaz lacrymogène la semaine dernière.

Le 49.3 a encore plus déclenché la colère de la jeunesse. Au début, on était une dizaine, maintenant on est une centaine. On sera là jusqu'au retrait pur et simple de la réforme. On veut rester pacifistes et dire aux jeunes que la solution est par la voie démocratique, pas par la casse.

Wael Raveneau

Porte-parole en Corrèze des Jeunes Communistes de France

En fin de matinée, des gaz lacrymogènes ont été utilisés à Tulle pour disperser les manifestants aux abords de la Préfecture. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l'ordre. Deux personnes, un majeur et un mineur, ont été interpellées en possession de matériel de fabrication de cocktails molotov.

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Ce mardi 28 mars, la 10e journée d'action contre la réforme des retraites s'est soldée par des affrontements entre une centaine de manifestants et les forces de l'ordre. Deux personnes ont été interpellées. ©Julie Radenac

Manifestation à Limoges

Le cortège s'est élancé à 14h du carrefour Tourny. Selon les chiffres de la police, 4 600 manifestants sont présents (contre 8 500 jeudi dernier). La CGT annonce 25 000 personnes (40 000 la semaine dernière).
Là-aussi, beaucoup de jeunes installés en tête du défilé, notamment des étudiants en Lettres dont la faculté est bloquée depuis deux semaines.

On va continuer jusqu'à ce que la réforme soit enlevée, car on trouve déplorable la situation en France. Certains nous disent qu'on est trop jeunes pour penser aux retraites. Nous, au moins, on a compris les valeurs de la France parce qu'on est solidaires.

Daniel Santos Costa

Etudiant en LEA à la Faculté de Lettres de Limoges

Après les échauffourées qui avaient ponctué le défilé jeudi dernier, de nombreux policiers sont mobilisés sur le parcours de la manifestation, notamment devant la gare des Bénédictins où les voies ferrées avaient été brièvement occupées par les manifestants la dernière fois. Une unité de gendarmes mobiles a été prévue en renfort, positionnée devant l'hôtel de ville.

Un groupe d'opposants aux méga-bassines, encapuchés et brandissant une banderole de soutien aux victimes de Sainte-Soline, s'est brièvement imposée en tête de cortège.

À partir de 15h30, quelques tensions sont apparues au cours du défilé, sans toutefois déboucher sur des débordements.
Arrivé à hauteur de la place Denis Dussoubs, le cortège s'est scindé en deux. Une partie des manifestants (environ 1 500 personnes) a dévié du trajet prévu pour se rendre devant la Préfecture. Un bref face à face a eu lieu avec une quinzaine de policiers, avant que les manifestants ne fassent demi-tour.

Arrivés devant la mairie, nouveau face à face entre un groupe de manifestants et les gendarmes mobiles, dans une ambiance bon enfant.

Une centaine de manifestants se sont ensuite rendus sur le boulevard des Casseaux, et, après un nouveau face à face avec les gendarmes, sont remontés vers le centre-ville, accompagnés par les forces de l'ordre.

En fin d'après-midi, vers 18h, la situation se tend : véhicules dégradés, poubelles renversées,  panneaux de signalisation arrachés. 
Les policiers procèdent à plusieurs interpellations, notamment pour entrave à la circulation et possession d'objets incendiaires. Au moins deux personnes sont placées en garde à vue, d'autres vont faire l'objet de vérifications.

Trois personnes ont été placées en garde à vue ce mardi soir : deux mineurs de 14 et 15 ans, et un majeur de 26 ans. Les deux mineurs ont été remis en liberté et confiés à leurs parents à 1h du matin. Mis en cause pour avoir incendié des poubelles et confectionné des cocktails molotov, ils devraient faire l'objet d'une réponse pénale dans les prochaines heures.
Le majeur a été remis en liberté ce mercredi matin, son cas est classé sans suite.

Manifestation à Brive

Dans la cité gaillarde, le cortège s'est élancé à 15h. Il est un peu moins fourni que la semaine dernière, où une mobilisation record avait été enregistrée (entre 5 000 manifestants selon les forces de l'ordre et 17 000 selon les syndicats).
Mais le nombre de manifestants reste conséquent : entre 2 500 (selon la police) et 5 000 (selon la CGT). Le défilé s'est déroulé dans le calme. 

À Ussel, 650 personnes ont manifesté cet après-midi, selon la police.
Selon la Préfecture de la Corrèze, les trois manifestations dans le département ont rassemblé 4 550 personnes (contre 7 800 jeudi dernier).

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