VIDÉO. Manifestation contre la réforme des retraites à Limoges : 3 blessés et 19 interpellations en fin de journée

Un manifestant et deux policiers ont été blessés légèrement en fin de manifestation à Limoges, et 19 interpellations sont à signaler ce jeudi 23 mars. Cette 9e journée de mobilisation avait démarré dans une ambiance sereine avec 40 000 manifestants selon les syndicats et 8500 selon la préfecture. Dans le cortège, Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis à l'Assemblée nationale et Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

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Le rassemblement de la mairie dispersé à 21 heures : 14 interpellations supplémentaires

Avant 19h, les forces de l'ordre signalaient des manifestants qui renversaient les barrières présentes sur la rue Jean-Jaurès en centre-ville. Le calme semblait de retour sur cette partie du centre-ville. 

Autre rassemblement à 19h au niveau de la mairie, de la place Haute-Vienne et de l'Aquarium où une centaine des manifestants se sont rassemblés et ont organisé un sit-in. Policiers et manifestants se sont fait face, tout d'abord, dans le calme. La circulation était perturbée sur l'intersection, mais le trafic était faible.

Vers 21 heures, en raison de poubelles en feu au milieu du rond-point, "et pour éviter plus de dégradations", les policiers ont chargé pour disperser les manifestants qui étaient alors moins nombreux.  14 nouvelles interpellations ont eu lieu à cette occasion, selon le communiqué de la préfecture à 22 heures ce soir, en plus des 5 effectuées vers 18 heures. (cf déroulé de la journée ci-dessous.)

L’intervention des forces de l’ordre, qui ont dû faire usage de grenades lacrymogènes pour mettre un terme aux troubles à l’ordre public, a permis la dispersion des manifestants qui a été suivie de quatorze interpellations. Les pompiers ont pu intervenir rapidement pour maîtriser l’incendie. Aucun blessé n’est à déplorer.

Communiqué de la préfecture de Haute-Vienne

Tensions sur les bords de Vienne : 5 interpellations

Une heure plus tôt, la situation était très tendue sur les bords de Vienne : des heurts ont eu lieu à 18 heures, à 300 mètres de l'entrée de l'autoroute A 20 au niveau de l'avenue des Casseaux. Il restait alors encore 200 à 300 manifestants sur place. Après avoir bloqué pendant un long moment l'accès à l'autoroute, la police a repoussé les manifestants.

Un homme, parmi les opposants à la réforme, a été blessé légèrement par un tir de LBD (lanceur de balles de défenses). Il a été transporté au CHU en "urgence relative". Deux policiers ont également été blessés légèrement lors de ces affrontements (à la cheville et au genou). 

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Heurts bords de Vienne Limoges 24 mars ©Vidéo confiée par un manifestant

Trois personnes ont été placées en garde à vue pour violences sur policiers par jet de projectiles. Une 4e personne a été interpellée pour participation à ces jets de projectiles, mais sera convoquée ultérieurement. Enfin, un homme qui transportait des objets incendiaires a aussi été interpellé et placé en garde à vue. 

Des tensions, sur les bords de Vienne qui avaient démarré à 17 heures : certains manifestants, à pied, s'étaient dirigés vers l'autoroute, échangeur 33, par le quai Louis Goujaud après avoir forcé un barrage de police. Ils avaient l'intention de bloquer l'autoroute. Les forces de l'ordre conseillaient alors d'éviter le secteur et recommandaient la prudence pour les automobilistes. Des jets de projectiles (caillassages et jets de boulons selon la préfecture) ont été envoyés en direction de la police qui confirme avoir répliqué par l'utilisation de gaz lacrymogène.

La préfecture a réagi ce soir sur ces violences aux Casseaux en "condamnant ces actions violentes et inadmissibles", alors que le cortège principal avait défilé dans le calme.

 Une forte mobilisation pour cette 9e journée d'action

Pour cette nouvelle journée de mobilisation, la 9e au plan national, comme à son habitude, le cortège limougeaud, particulièrement fourni, s'est élancé à 14 heures du Carrefour Tourny. Les syndicats annoncent 40 000 manifestants dans les rues de Limoges, la préfecture 8500.

Dans le défilé, Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis à l'Assemblée nationale et Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste. Ils seront tous les deux en meeting ce jeudi à 19 h 30, à Rilhac-Rancon (Haute-Vienne). Dans une interview accordée à Libération, Olivier Faure estime que la gauche doit "démontrer sa capacité à offrir un débouché politique" à la contestation en cours contre la réforme des retraites et "bâtir un projet de coalition." 

Sur son compte Twitter, Mathilde Panot parle d'une "immense motion de censure populaire contre Macron et son gouvernement. (...) À Limoges, et dans tout le pays."

Pour Mathilde Panot, interrogée par notre équipe sur place, la seule "sortie par le haut" de la situation est le "retrait ou le retour devant le peuple" de la réforme des retraites.

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Mathilde Panot appelle au "retrait" de la réforme des retraites ou "au retour devant le peuple". ©Justine Salles - France Télévisions

Cette mobilisation est la dernière à la condition que "ce soir il (Emmanuel Macron) arrête (la réforme)", indique Olivier Faure.

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Olivier Faure à la manifestation contre la réforme des retraites à Limoges indique que la mobilisation va continuer. ©Justine Salles - France Télévisions

Vers 16 heures le défilé limougeaud s'est retrouvé devant le rectorat où des participants se sont suspendus aux grilles.

Les manifestants limougeauds se sont allongés au sol, effectuant un die-in, près de la mairie, avenue Georges Dumas durant 5 minutes.

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Les manifestants limougeauds se positionnent en "die-in", c'est-à-dire s’allongent sur le sol et font semblant d’être morts. ©Capucine Laulanet - France Télévisions

Un peu plus de deux heures après le début de la manifestation, aucun débordement et aucune interpellation ne sont à signaler, informe la police de Limoges.

Cette manifestation intervient trois jours après l'adoption de la réforme des retraites, avec l'échec des motions de censure et au lendemain de l'interview télévisée d'Emmanuel Macron au journal de 13H de France 2 et TF1. Une intervention du chef de l'État qui n'a pas apaisé les esprits. Au contraire, "il a jeté un bidon d'essence sur le feu", a estimé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, rappelant que les syndicats avaient écrit au chef de l'État pour l'alerter sur la "situation explosive" du pays.

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Du monde dans les rues du centre-ville de Limoges ce jeudi 23 mars 2023, à l'occasion de la 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. ©Capucine Laulanet - France Télévisions

Coupures d'électricité dans le quartier de la préfecture

En marge de la manifestation, le courant électrique a été coupé pendant environ 1 heure autour du quartier de la préfecture, touchant la préfecture et des feux de signalisation, informe les représentants de l'Etat dans un communiqué : "Il s’agit d’une coupure intentionnelle et revendiquée. La préfète de la Haute-Vienne, Fabienne Balussou condamne fermement cette action. (...) Une plainte sera déposée."

Le courant est désormais rétabli. Les commerçants touchés ont retrouvé le courant électrique, nous confirme également Enedis.

Dans le cortège limougeaud, la CGT-Energie de la Haute-Vienne confirme à notre équipe sur place ces interventions sur le réseau dont la cible principale est la préfecture. Le siège de la Banque Tarneaud et le Crédit agricole Limoges Libération ont aussi été touchés, selon le syndicat.

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