L'artiste plasticien Olivier de Sagazan s'est allié au metteur en scène Roland Auzet pour revisiter la Grande Messe en ut mineur de Mozart. À voir les jeudi 4 et vendredi 5 avril à l'Opéra Théâtre de Limoges.
Comment réconcilier le corps et l'esprit, l'émotion et la matière, l'Homme et la planète Terre? En créant un spectacle hybride et original, aux frontières du théâtre, de la musique et de la sculpture, où l'argile prend vie sous les notes de la messe en ut mineur de Mozart.
Une œuvre inachevée, mais dont la portée musicale et spirituelle a séduit le plasticien Olivier de Sagazan et le metteur en scène Roland Auzet.
Objet artistique non identifié
"Finalement, on ne fait que suivre le cours de l’histoire" explique Roland Auzet. "On se met en vis-à-vis avec une humilité absolue avec cette musique et ce génie, et simplement, on le fait pivoter pour le mettre face à l’histoire".
Pour le plasticien Olivier de Sagazan, le père de Zaho de Sagazan, il s'agit de créer un art total. "Le personnage christique, va dire, en soulevant non pas du pain, mais de la terre, ceci est mon corps. Et, c’est pas une phrase sortie de nulle part".
Dans l’ambiance actuelle, où notre plainte est un peu en perdition, parce qu’une vision un peu capitalistique fait qu’on pense que la terre peut être exploitée et violée à loisir, là, au contraire, on dit ceci est mon corps.
Olivier de Sagazan
S’enduire d’argile, tout en chantant la partition de Mozart, c'est aussi un pari pour les choristes de l’opéra de Limoges. Avec "Nous sommes de la Terre", ils n’ont pas hésité à sortir des conventions pour questionner le spectateur.
Ainsi, le ténor Christophe Gateau reconnaît que l'argile sur le visage "Ça sèche, ça sèche, ça sèche ! C’est vrai que ça crispe un peu pour chanter, mais c’est une performance. C’est génial, c’est surtout la matière qui est intéressante à manipuler".
Pour la soprano Marine Boustie "c'est une performance, on n'a jamais fait ça!"
Ça demande vraiment une adaptabilité hors normes pour pouvoir chanter avec toutes ces choses sur le visage. En plus, l’argile ralentit un peu le rythme cardiaque
Marine Boustie, soprano
« Nous sommes de la terre », à voir uniquement à l’Opéra de Limoges, jeudi 4 et vendredi 5 avril.
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