Pendant une semaine, les Pompiers bénévoles français sont venus en aide à leurs homologues grecs. Les deux équipes, venues du Limousin et de Nice, ont été mobilisées à Athènes et à Rhodes. De retour ce dimanche 30 juillet, après que les feux ont été déclarés sous contrôle, le président de l'association raconte la violence des incendies.
Ils étaient six pompiers volontaires et bénévoles à avoir été mobilisés pour épauler les centaines de pompiers grecs : quatre Limougeauds et deux Niçois spécialisés dans les feux de forêt. Philippe Besson, président des Pompiers de l'Urgence Internationale (PUI), nous raconte, au lendemain de leur retour en France.
À peine arrivés, les bénévoles français censés se concentrer dans un centre de secours dans le nord d'Athènes ont été séparés en deux groupes. Trois d'entre ont alors rejoint l'île de Rhodes après que l'état d'urgence a été déclenché le 27 juillet. "Au départ, on devait rester dans le nord d'Athènes, mais très vite, ça a commencé à beaucoup brûler sur l'île, alors Rhodes est devenue une urgence."
S'habituer aux conséquences du réchauffement climatique
En 2022 déjà, les pompiers bénévoles de l'Urgence Internationale sont allés en Grèce pour des feux de forêt. "On connaît les conséquences du réchauffement climatique, donc on peut les anticiper dans une certaine mesure. Depuis l'an dernier, on a de nouveaux véhicules et combinaisons pour nous protéger des flammes. On a aussi maintenant des drones pour appuyer la surveillance et la prévention de certains incendies", détaille le président des PUI.
En quelques jours, on est passé à une situation catastrophique.
Philippe Besson, président des "Pompiers de l'Urgence Internationale"à France 3 Limousin
Après leur transfert sur l'île de Rhodes, les pompiers bénévoles ont été surpris par la rapidité de dégradation de la situation sur place : "On se doute bien qu'avec les rafales et la chaleur, la situation est compliquée. Mais là, en quelques jours, on est passé à une situation catastrophique, à Rhodes, c'était vraiment très critique, il faisait 46 degrés", se souvient Philippe Besson.
Pourtant, les autorités grecques ont mis en place des installations pour faciliter l'évacuation des habitants et touristes depuis les feux de l'été dernier. Selon Philippe Besson, des couloirs d'évacuation sont installés tous les cents mètres entre les forêts et les plages, en parallèle des habitations, pour que les habitants accèdent plus rapidement à la mer. "L'an dernier, des dizaines de personnes sont mortes brûlées vives, car elles étaient bloquées par des habitations entre les forêts et la mer", déplore-t-il.
Au cœur d'une coopération internationale
Cette rapidité d'action de l'aide française a pu être possible grâce à l'accord de coopération qui existe entre l'Urgence Internationale basée à Limoges et l'association de protection et de secours grecque, EPOMEA. À l'année, cette relation de confiance donne lieu à des dons de matériel et de formation pas les pompiers français.
Une fois les feux fixés il y a quelques jours en Grèce, les six Français sont rentrés, mais leurs homologues grecs savent qu'ils peuvent toujours compter sur eux : "Il ne faut pas oublier que nous sommes tous bénévoles, donc il faut aussi qu'on économise du temps et de l'argent, mais ils savent que s'ils ont de nouveau besoin de nous, ils n'ont qu'à déclencher l'alerte", conclut Philippe Besson.
Retrouvez le reportage sur place de l'équipe de France 2 diffusé le 27 juillet, le jour où l'état d'urgence est déclaré sur l'île de Rhodes.