Un rapport édifiant, publié par le Comité économique, social et environnemental de la région (le Ceser), dresse un portrait peu réjouissant de la situation sociale en Nouvelle-Aquitaine. La précarité y touche une grande partie de sa population, sous de nombreuses formes.
C'est un chiffre inquiétant : 39,7% de la population de Nouvelle-Aquitaine vit en dessous du revenu « décent », selon le CESER, soit en situation de pauvreté budgétaire. Une moyenne qui cache des réalités bien différentes selon les départements. Ainsi le chiffre peut-il monter bien au-delà, notamment en Limousin : il atteint 56% dans l’est de la Creuse.
Qu'est-ce que le revenu décent ?
On parle souvent du seuil de pauvreté, celui-ci est situé à 1102 euros par mois pour une personne vivant seule, selon l'INSEE.
Pour le CESER, ce revenu "décent" est situé à environ 1700 euros, seuil en dessous duquel on commence à se priver sur des besoins essentiels. Il comprend donc des situations allant, selon ce rapport, "de la misère à la galère".
Un même revenu pour des réalités différentes au sein de la région
Avec 1700 euros, on ne vit pas de la même façon si l'on vit en Creuse ou à Bordeaux. Loyer, transport, coût de la vie, les écarts peuvent être conséquents. Et c’est la limite d’une étude purement monétaire, raison pour laquelle le Ceser se penche sur une définition plus large de la pauvreté.
Accès au logement, travail, mobilité, l’accès aux droits et à la santé sont les grands axes du rapport.
On y apprend par exemple que :
- 105 000 ménages sont en attente d’un logement social dans la région.
- Un foyer sur quatre en Limousin a du mal à se mouvoir (carburant trop cher ou mauvais accès aux transports). Dans toute la région, cette précarité concerne 460 000 personnes.
- 17 % des Néo-Aquitains et plus d'un quart des Limousins de plus de 15 ans sont victimes d’illectronisme, c’est-à-dire que les habitants n’ont pas accès à Internet, ou n’ont pas les compétences numériques de base.
Le rapport met en exergue aussi certaines catégories de la population, plus touchés par les problèmes de la pauvreté. Les femmes, notamment retraitées, mais aussi les jeunes.
À Limoges par exemple, 33% des ménages de moins de 30 ans vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Notre reportage auprès de salariés précaires travaillant au sein de l'association Aleas en zone nord de Limoges :
Le rapport propose-t-il des solutions ?
Oui, et elles sont nombreuses, mais il appelle surtout à "enrayer la fabrique de la pauvreté" avec des solutions venant du terrain : moins hors-sol, moins descendantes, imaginées en concertation avec les collectivités locales et les associations qui connaissent mieux la dure réalité de la pauvreté.
Pour consulter ce rapport, en libre accès et publié en juin dernier (mais représenté en cette rentrée par la Nouvelle-Aquitaine), rendez-vous sur ce lien ou sur le site du Ceser en libre accès et donne un bon aperçu de la situation sociale de notre région.