Disparu ce vendredi 8 septembre à l'âge de 86 ans, Pierre Bergé, un des plus grands collectionneurs d'oeuvres d'art de son temps, avait en personne apporté "l'Enlèvement d'Europe", un plat en émail, dans son nouvel écrin.
En février 2010, le musée des Beaux-Arts de Limoges ne s'appelait pas encore le BAL, l'ancien Palais épiscopal était en travaux, mais ni les pots de peinture, ni les bâches n'avaient empêché Pierre Bergé, de découvrir l'antre auquel il confiait un de ses trésors.
Car l'esthète n'était pas venu les mains vides : dans ses bagages, un plat en grisaille cédé par sa fondation à la ville de Limoges.
L'Enlèvement d'Europe, réalisé vers 1570 et attribué à Jean Court, (ou Jean de Court) avait été estimé à 400 000 euros, mais il n'avait pas trouvé preneur lors de la vente du siècle, chez Christie's en 2009. Cette vente rassemblait 50 ans de collections d'oeuvres d'art et avait rapporté 373 millions d'euros.
Pierre Bergé, l'avait alors cédé pour 100 000 euros à la ville de Limoges, dont près de la moitié de fonds d'acquisition des musées.
Le mécène, amoureux de l'art, n'avait pas caché son plaisir à déambuler à travers le futur musée des Beaux Arts, et à discuter avec la conservateur des lieux, Véronique Notin, spécialiste de l'émail.