Les sourds et malentendants s'intéressent peu à la campagne pour l'élection présidentielle. Et pour cause : ils ont du mal à la suivre, en raison de leur handicap. Ils aimeraient, par exemple, qu'un interprète soit systématiquement présent lors des débats télévisés.
Il y a quelques semaines, Sophie Vouzelaud a alerté l'opinion publique sur la problématique des handicapés, et leur difficulté à accéder à l'information notamment pour les sourds.
80% d'entre eux sont illettrés, et ne lisent donc pas les journaux.
A la télévision, les débats sont - certes - sous-titrés, mais les sourds et malentendants l'avouent : c'est très compliqué et fatiguant de suivre un débat par des sous-titres.
Ils aimeraient qu'un interprète soit systématiquement prévu lors de ces élections.
Une réunion pour comprendre
La semaine dernière, à Limoges, une association de sourds et malentendans s'est réunie pour évoquer les élections.
Le programme des 11 candidats a été présenté, de façon neutre, par une interprète.
Olivier Petitjean, l'un des participants à cette réunion, se souvient :
" A Paris, en 1995, il y a eu une grande manifestation pour les élections. On a brulé nos cartes électorales en face des députés. Ils s'en rappellent ! Deux jours après il y a avait une interprète pour le débat. Et les sourds ont pu voter au second tour."
Mais 20 ans après, beaucoup des 6 millions de sourds et malentendants en France (5300 en Limousin) estiment que les choses ont peu évolué.