Le journal quotidien l’Echo créé en 1943 par la Résistance a cessé de paraître. Le Tribunal de Commerce de Limoges a prononcé sa liquidation judiciaire le 8 novembre 2019. 46 salariés à Limoges et dans les différentes agences de l'Echo perdent leur emploi. 
 

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"Adieu aux lecteurs". Ce triste salut sera donc le dernier titre de "une" du journal quotidien l'Echo.

Ce matin mardi 6 novembre 2019 l'issue ne fait plus de doute : "ce numéro de l'Echo est le dernier" indique le journal créé à Limoges il y a 75 ans.

En fin d'après-midi le Tribunal de Commerce devait prononcer la liquidation judiciaire de la Société Nouvelle l'Echo La Marseillaise (SNEM), la société éditrice du titre. Mais les juges ont finalement décidé de renvoyer le délibéré au vendredi 8 novembre. La décision a été rendue en début d'après-midi le 8 novembre 2019, officialisant la liquidation du quotidien. 

Depuis mardi, le journal ne paraît plus. Une fin brutale à laquelle ses 46 salariés ne s'étaient préparés, informés de la situation le 28 octobre 2019 lors d'une réunion de préparation d'une nouvelle formule dont le lancement était programmé pour le 12 novembre 2019. 
 

46 emplois supprimés


Mardi 6 novembre 2019, vers 17h00 une manifestation de soutien au quotidien a réuni plus de 300 personnes devant la Cité Judiciaire de Limoges.

Un cercueil symbolique a été déposé sur le parvis du Tribunal et de nombreux élus, militants, acteurs du milieu social et culturel ou simples lecteurs sont venus témoigner leur soutien au journal menacé de disparition et à ses 46 salariés.
 
 


75 ans d'histoire


Après des années de lutte pour surmonter de graves difficultés financières et dans un contexte plus général de crise de la presse écrite c'est donc la fin d'une histoire commencée en 1943 dans la mouvance des mouvements de la Résistance Limousine.

A l'origine l'Echo s'appelait Valmy. Une publication clandestine née en 1943 en pleine occupation nazie.

Le premier numéro, véritable appel à la Résistance, fut tiré à 8 000 exemplaires.
diffusés sur le Limousin, l'Indre et la Dordogne.
Dix-huit autres numéros clandestins paraîtront en pleine guerre.

Après la Libération l'Echo du Centre devient la voix du Parti Communiste. Il est diffusé dans cinq départements : la Haute-Vienne, la Creuse, la Corrèze, la Dordogne et l'Indre.

  

Des dificultés financières depuis plusieurs années


En octobre 1988 un incendie ravage son imprimerie rue Turgot à Limoges. Les locaux et la rotative sont détruits. Les dons affluent et 25 millions de francs seront récoltés pour faire repartir le titre.

Mais l'Echo du Centre cumule les difficultés : baisse de lectorat, redressement judiciaire en 1994,  licenciements en 1996 ... et plus récemment un plan social en 2013 qui avait fait passer les effectifs du journal de 69 à 48 salariés.

L''Echo avait tenté de lancer une nouvelle formule allégée il y a quelques semaines. Mais le temps a manqué et les moyens sont restés insuffisants.
 


Invité dans notre journal de midi, Frédéric Sénamaud, le gérant de la SNEM, société éditrice de l'Echo, a laissé transparaître son émotion.

"On s'en était toujours tirés : pas cette fois" regrette-t-il avant d'esquisser les raisons de la chute du journal : "une lente érosion du lectorat, une baisse sensible des annonces légales et les difficultés de la Presse Quotidienne Régionale dans son ensemble".

"C'est plus qu'un gâchis, c'est un malheur" poursuit-il en tenant à "rendre hommage aux journalistes du journal qui ont accompli leur travail dans une grande dignité et avec un grand professionalisme" ces derniers jours.

Ce matin, dans les colonnes de l'Echo, de nombreux lecteurs réagissent à la disparition de leur journal.
 
 

Des réactions très nombreuses 

 

Les cinq secrétaires départementaux du Parti Communiste Français des cinq départements où l'Echo est diffusé évoquent "une situation dramatique et inacceptable".

Le président de la région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset regrette "une triste nouvelle pour la presse et la démocratie de la Région".
 

Guillaume Guérin, le président des Républicains de Haute-Vienne rappelle que "l'Echo ce n'est pas n'importe quel journal" et que "un territoire qui ne compte plus qu'un seul media quotidien de presse écrite ce n'est pas bon pour le pluralisme".
 

Vincent Labrousse, ex-salarié de GMS à La Souterraine avoue que le journal "fait partie de son ADN depuis qu'il est enfant" et pense que "l'on ne mesure pas encore les conséquences de cette disparition et du vide qu'elle va laisser".

Enfin, le poête occitan Joan-Pau Verdier évoque "une catastrophe" et cite Prévert :"Amis des mauvais jours, je vous souhaite une bonne nuit, dormez, rêvez, moi je m'en vais ..."

Dans un article en ligne, l'Echo a décidé de publier d'autres réactions de soutien




 
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