Sécheresse en Haute-Vienne, près de la moitié des cours d’eau sont taris

La situation est inédite. La sécheresse se poursuit. Si les températures se rafraîchissent, la pluie se fait encore attendre. Près de la moitié des cours d’eau sont taris et les prochains mois s’annoncent secs.

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Le barrage du Mazeaud demeure la principale alimentation en eau de l’agglomération de Limoges. Problème : son niveau d'eau a baissé de 7 mètres. Malgré cela, 60% de cette réserve reste disponible.

"On a cinq mois d’eau devant nous » explique Philippe Janicot, vice-président chargé de l'eau à Limoges Métropole. « Sauf qu’on ne sait pas quand la sécheresse va s’arrêter. Il faut se rendre compte que les pluies sont superficielles et n’alimentent pas nos ressources. La pluie a été fine mais n’a pas suffi à alimenter nos réserves", précise-t-il.

 

Cette précieuse eau potable profite aussi à d'autres collectivités, comme à la commune de 2 900 habitants de Saint-Priest-Taurion. Elle est alimentée par Limoges Métropole et par la commune d'Ambazac. D’ailleurs, une troisième liaison avec la commune de Saint Léonard de Noblat est envisagée.  

 

"On ne plus faire ça tout seul, il faut se mettre en réseau, c’est la seule façon de pallier les manques qui se répètent d’année en année. On voit bien que c’est une situation qui ne cesse de s’aggraver." raconte Claudette Rossandere, Maire de Saint-Priest-Taurion

 

Une ambition pour l’instant à l’état de projet dont le coût s’élèverait à 450 000 euros.

Cours d’eau asséchées : une association tirent la sonnette d’alarme

 

"La sécheresse n’est pas terminée et la situation reste critique" déclare Antoine Gatet, porte-parole de l’association Source et Rivière du Limousin. "Les deux prochains mois s’annoncent très sec."

Et si les averses pourraient nous rassurer, Antoine Gatet raconte qu’ "elles ne produisent que du ruissellement parce que le sol est trop sec donc au lieu de recharger les cours d’eau, ça apporte de la pollution de surface, et ça les colmate à cause de la terre et des sédiments amenés".

 

Le représentant de l’association explique aussi que la sécheresse a fait disparaître des populations d’espèces protégées, comme la moule perlière normalement présente, en tête de bassin de la Vienne, sur le plateau de Millevaches. "Ce sont des populations qui mettent des années à se constituer. En ce qui concerne les poissons, on n’a pas encore beaucoup de données. On le verra à l’automne."

Pour lui, la problématique de l’eau devient une problématique plus globale qui est celle de la biodiversité. "On redécouvre que les cours d’eaux sont des équilibres écologiques fragiles. On peut s’attendre à un gros problème de biodiversité dans les mois et les années à venir."

Nécessaires sur le territoire, les bénévoles des différentes associations naturalistes comme le Le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin (GMHL), la Ligue de Protection des Oiseaux, la société limousine d'odonatologie, la Société des Mollusques en Limousin (SLEM), et Source et Rivière du limousin font régulièrement des suivis de l’état de ces cours d’eau, ce qu’ils réitéreront dans quelques mois pour savoir comment ces derniers arrivent à se recharger. "J’ai peur que ce soit le musée des horreurs" confie Antoine Gatet. On est sur le début d’une crise qui devrait nous faire réagir beaucoup plus. On s’attendait à gérer ça en 2025-2030 et on se retrouve à gérer ça maintenant. Nous ne sommes pas prêts.

 

Aux solutions proposées par le Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, le naturaliste se positionne contre. "La solution n’est pas de faire des bassines et d’artificialiser encore les sols. Il faut, selon les associations environnementales, renaturer, travailler les sols en lien avec leurs fonctions écologiques en plantant des haies, en restaurant des zones humides. Car, il y a besoin d’eau dans les zones humides, dans les sols. Le milieu naturel sait gérer son eau entre l’hiver et l’été, il faut arrêter de vouloir agir autrement."

 

Pour conserver les zones humides, le programme Sources en action mis en place il y a une dizaine d’années s’adresse notamment aux éleveurs du Limousin. Une action essentielle selon ce défenseur de l’environnement pour préserver la ressource en eau.

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