A l’occasion de la 32ème semaine de la presse à l’école, Dimanche en Politique en Limousin s’intéresse aux jeunes et à l’info : quelles actions, quels moyens sont mis en œuvre dans les établissements pour l'éducation aux medias ?
A l’occasion de la 32ème semaine de la presse à l’école, Dimanche en Politique s’intéresse aux jeunes et à l’actualité. Comment les élèves s’informent-ils ? De quelle façon construisent-ils leur jugement critique pour se forger une identité de citoyen ? Réseaux sociaux ou journaux lycéens : quelles actions, quels moyens sont mis en œuvre dans les établissements ? « S’informer pour comprendre le monde », c’est le thème de notre émission. Pour en parler, Annaïck Demars reçoit :
- Magali Martin, professeure documentaliste et coordonnatrice du CLEMI (centre pour l’éducation aux medias et à l’information) pour le Limousin
- Juliette Machinaud, lycéenne et directrice de publication du « Gay-Lu Times », le tout nouveau journal du lycée Gay-Lussac à Limoges
- Maryline Rogerie, journaliste au Populaire du Centre
- Cécile Descubes, journaliste à France 3 Limousin, présidente du Club de la Presse du Limousin et déléguée SNJ (syndicat national des journalistes)
Morceaux choisis
Magali Martin, professeure documentaliste : « On se rend bien compte que les élèves ne lisent plus du tout la presse écrite. Moi, je le vois au CDI : on a Le Monde, on a le Populaire, même les journaux extrêmement locaux où ils pourraient avoir leur photo dedans, ils ne l'ouvrent pas. C'est clair que c'est vraiment uniquement sur internet et là, on a beaucoup de travail à faire sur les élèves mais aussi sur les enseignants parce que la pratique de l'information sur internet n'est pas forcément tout-à-fait au point chez tout le monde donc c’est toujours difficile de se battre aussi contre les enseignants pour faire passer la bonne parole »
Juliette Machinaud, 16 ans : "Je pense qu'on s'informe beaucoup sur internet, on ne regarde pas le journal télévisé forcément, à la rigueur quand on est en famille et c'est pas toujours le cas. Donc souvent on peut traiter des fakes news puisque quand on regarde, on n'est pas sûr de l'information. Il faut avoir la volonté d'aller vérifier l'information, voir si oui il y a d'autres medias qui en parlent ou non, et c'est pour ça que c'est compliqué."
Cécile Descubes, présidente du club de la presse : "Les fondamentaux n'ont pas changé mais la forme a considérablement changé et la rapidité aussi : ça, c'est essentiel. Maintenant, il faut qu'on lutte contre soi-même quand on est journaliste pour ne pas publier quelque chose comme ça, tout de suite : attention, il faut vérifier, et c'est ce que rappellent un certain nombre de textes fondamentaux du journalisme Une info doit être recoupée, vérifiée. Il faut qu'on se méfie de nous-mêmes et que le public se méfie de son propre appétit grandissant".
Maryline Rogerie, journaliste qui participe régulièrement au jury du Prix Mediatiks concours des medias scolaires : "Le journalisme, c'est un regard, c'est vérifier des sources, les croiser, être objectif. Quel que soit le support, qu'il soit papier, numérique, les fondamentaux restent les mêmes, et ce qui est assez rassurant quand on regarde la production de ces jeunes, c'est la qualité du travail qu'ils font. Ils ont ce recul nécessaire pour aborder l'information,et je pense qu'il faut avoir confiance".
Pour revoir l'émission dans son intégralité :
Profession journaliste
Selon la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels, 35 020 cartes de presse ont été délivrées en 2019, dernière statistique disponible. Ce nombre est en baisse constante depuis 2009, avec un nombre de précaires grandissant.
En 2020, les premières demandes de cartes de presse ont fortement baissé en France, passant de 1700 à 1800 habituellement à 1300 seulement. Les causes probables sont la crise sanitaire avec notamment fait que les groupes de presse aient réduit leur activité voire compressé leurs effectifs. Les pigistes ont de moins en moins de commandes, certains CDD n'ont ont pas été reconduits. Concernant les chiffres en Auvergne-Limousin, le nombre de premières demandes de carte de presse est passé de 36 en 2019 à 20 en 2020, suivant la tendance nationale.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site de l'observatoire des métiers de presse.