Il n'y aura pas eu de miracle, Place du marché, ex Toupargel a été placé en liquidation par le tribunal de commerce de Lyon ce vendredi 13 janvier. Plus de 1900 emplois sont supprimés, une cinquantaine en Limousin. Entre sidération et résignation, les salariés attendent la suite.
Encore sonnée, Séverine Grand, 5 ans d'ancienneté, peine à réaliser. "Voila tout est fini. Le bon côté, c'est qu'on va pouvoir passer à autre chose". En Limousin, ils étaient une cinquantaine à travailler pour Place du Marché, anciennement Toupargel. La liquidation très rapide et brutale de l'entreprise est difficile à digérer. D'autant que la communication de la direction semble assez laborieuse. "On est dans le flou total. On commence tout juste à recevoir les comptes-rendus du CSE du début de semaine. Visiblement une cellule doit nous contacter prochainement, mais on ne sait pas quand. Il va y avoir un gros travail psychologique à faire" déplore Séverine Grand.
Hervé Beauvillain, responsable d'agence à Limoges, essaie de relativiser : "Il n'y a pas trop d'étonnement même si c'est toujours perturbant. On attend toujours un miracle, le sauveur de dernière minute qui va débarquer au tribunal et dégainer une offre".
Vendredi, Hervé et son équipe se sont quittés après avoir débarrassé les bureaux. "C'était déjà fini dans nos têtes. Je veux avoir une pensée pour mon équipe. Ils étaient là depuis 10 à 30 ans. Une vie passée dans l'entreprise. Je pense aussi aux clients. C'est une relation de fidélité qui s'arrête. Il serait abusif de dire qu'on avait une vocation sociale, nous étions une entreprise commerciale. Mais quand vous livrez des personnes âgées sans voiture dans le fin fond de la Creuse, vous vous sentez utile". L'entreprise fournissait en effet 10 000 clients en Limousin.
Prochaine étape ?
Selon les informations d'Hervé Beauvillain, un plan de grand licenciement va certainement être mis en place. Les salariés doivent attendre d'être contactés, d'ici au 31 janvier, par la cellule que l'entreprise va former avec Pôle Emploi. Une cellule d'appui à la sécurisation professionnelle qui va offrir un accompagnement personnalisé à chaque salarié. Elle doit les informer sur les choix qui s'offrent à eux. Soit un contrat de sécurisation professionnel, soit l'allocation de retour à l'emploi. Les lettres de licenciement seront envoyées début février. Les salariés auront, à leur réception, 21 jours pour se prononcer.