La guerre déclarée à l'Ukraine par Vladimir Poutine fait la une des médias. L'invasion russe de ces dernières 24h a bien sûr des répercussions fortes dans les esprits des ukrainiens vivant en France. Ils sont nombreux en Limousin. Nous sommes allés les rencontrer.
Elle se prénomme Alla. Son nom de jeune fille : Polishchuk. Cette ukrainienne a posé ses valises à Brive en 2002. Traductrice en ukrainien et en russe auprès de la cour d'appel de Limoges, elle est née à Lviv, à 500 kms de Kiev. Depuis ce matin, elle vit dans l'angoisse. Elle réussit à joindre l'une de ses proches amies, Nathalie, qui habite à deux pas de sa ville natale. Un échange qui l’émeut beaucoup.
"il y a des sirènes partout, les gens se cachent dans les sous-sols, les écoles… c’est la panique totale mais les gens sont très solidaires… On va faire tout pour résister mais ça va être très dur… la machine est lancée..."
Alla n'a plus de famille proche en Ukraine, mais beaucoup d'amis. Elle a aussi son pays natal chevillé au corps. Elle ne pensait pas l’invasion possible. Pour elle, l’Ukraine c’est ce pays paisible qu’elle connait depuis des années, même en dépit de la situation depuis 2014.« J’ai deux cœurs, l’un français, l’autre ukrainien, ça fait mal, ça déchire. Ça fait trois nuits que je ne dors pas… pourquoi nous ? Nous qui aimons la paix, la vie paisible. J’ai toujours été optimiste, je ne le suis plus" confie Alla, ressortissante ukrainienne domiciliée à Brive.
L'histoire avec l'ex URSS et la Russie a toujours fortement impacté la vie quotidienne des ukrainens. La population s'est toujours relevée. Aujourd'hui, l'histoire se répète.
Depuis ce matin, des centaines d'Ukrainiens de l'Est fuient leurs villes bombardées. Beaucoup sont recueillis par les populations du sud, dont les habitants de Lviv. Alla n'en a pas fini avec l'inquiétude.
A Limoges, c'est par les médias français que Vadym et Kristine se tiennent au courant de la situation en Ukraine, conscients de la désinformation qui agite les réseaux sociaux. Comme beaucoup de ses compatriotes, Vadym n'a d'abord pas cru à l'invasion de son pays "On pensait que le conflit allait se résoudre par la voie diplomatique"
Vadym, ukrainien, et Kristine, arménienne, se sont rencontrés en 2014 à Kiev. Ils se sont installés en France pour finir leurs études et fuir l'enrôlement obligatoire dans l'armée. Mais Vadym a toujours ses parents et sa soeur à Kiev. Malgré les bombardements, sa mère, Svetlana, veut rester dans son appartement. Elle croit en la victoire de l'armée ukrainienne. "Vous avez vu que beaucoup partaient, mais il y en a beaucoup qui restent aussi, ils sont encore optimistes, ils sont patriotes aussi..."
La famille de Kristine vit en Russie. Elle voit les deux camps s'opposer, impuissante. Symbole de leur histoire commune et de l'unité qui liait autrefois ces deux territoires, c'est en russe que Vadym, Kristine et leur fils Léon communiquent au sein du foyer.