La seule réouverture des salles ne mettra pas fin au conflit. Les intermittents veulent le retrait d’une réforme qui entrera en vigueur au 1er juillet.
Renaud Frugier fait partie des intermittents du spectacle qui occupent le théâtre de l’union depuis le mercredi 11 mars 2021.
S’il ne souhaite pas parler des conditions de cette occupation, il est intarissable sur les raisons de cette dernière : “Les lieux de spectacle vont forcément finir par rouvrir, alors nous revendiquons surtout contre la réforme de l’assurance chômage qui va entrer en vigueur au 1er juillet. Elle promet de durcir les indemnités d’accès aux indemnités pour les plus précaires”.
On ne compte que 500 intermittents du spectacle en Limousin. En France, ils sont 125 000, contre 2 millions d’ ”intermittents de l’emploi” : guides conférenciers, salariés de l’évènementiel ou autres. Tous craignent de se retrouver bientôt au RSA.
Les intermittents du spectacle revendiquent une année blanche pour le renouvellement de leurs droits dès la fin de la fermeture des lieux culturels.
Baisse des indemnités
La réforme de l’assurance-chômage voulue par le gouvernement, plusieurs fois repoussée en raison de la crise sanitaire, entrera donc en vigueur au 1er juillet. Selon l’Unedic, environ 840 000 personnes (38 % des allocataires) connaîtront une baisse d’indemnisation de 20 % en moyenne par rapport à ce qu’elles touchaient avec les règles actuelles.
Coordination nationale
Chaque soir, les intermittents qui occupent l’union, ainsi que les apprentis acteurs de l’académie, se réunissent en assemblée générale. Ils sont en contact constant avec la trentaine d’autres théâtres occupés partout sur le territoire français.
Des évènements publics ont lieu. Samedi 13 mars, une agora s'est déroulée devant le théâtre. Des rencontres avec des personnalités sont aussi organisées : une réunion se tiendra lundi 15 mars avec des syndicalistes pour parler de la représentativité du secteur du spectacle dans leurs organisations.
Issue au conflit
La seule réouverture des salles de spectacle ne semble pas être la solution pour Renaud Frugier, qui est aussi comédien et metteur en scène. Il souhaite donc principalement le retrait de la réforme de l’assurance chômage.
De là à dire que ces occupations de théâtre sont l'embryon d'un conflit plus large, il n'y a qu’un pas.