Violences conjugales : qu'en est-il de l'enfant témoin ?

À l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, une discussion autour de l'exposition des enfants aux violences était organisée à la préfecture de Haute-Vienne ce vendredi 24 novembre.

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C'est le nombre d'enfants qui vivent dans un foyer avec des violences conjugales. Mais qu'en est-il de ces enfants ? Quelles sont les aides mises à leur disposition ? Comment définir leur statut ? Tant de questions auxquelles plusieurs professionnels des violences conjugales ont tenté de répondre ce vendredi 24 novembre à la préfecture de la Haute-Vienne.

Quel statut pour l'enfant témoin ?

Tous les spécialistes s'accordent sur un point : les parents qui viennent les voir n'ont pas conscience que leur enfant est témoin de la violence conjugale. "Les enfants ont une compréhension de ce qu'il se passe. Ils grandissent dans un climat de grande violence. Soit ils assitent aux scènes, soit quand ils rentrent de l'école, ils constatent les dégâts : trous dans les murs, table cassée, blessures...", explique une psychologue.

"Est-ce qu'un enfant peut être uniquement un témoin ? Ne serait-ce pas minimaliser la situation ?" Laurent Barbe du Conseil Recherche Évaluation Sciences Sociales (C.R.E.S.S) pose d'entrée de jeu la question car la qualification de "victime" fait débat. D'après Céline Jamenot, psychologue-clinicienne, tout enfant témoin est une victime :

La violence n'est pas que physique, elle est aussi psychique et elle a des conséquences sur l'enfant. Il faut reconnaître l'exposition aux violences comme étant une forme de maltraitance.

 

Quelles structures pour les accueillir ? 

Les centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) sont les premiers à recevoir les personnes victimes de violences. Ces centres ont pour mission d'assurer le logement, l'accompagnement et l'insertion sociale des personnes ou familles qui connaissent de graves difficultés. Mais problème pour Laurent Barbe, "ces structures sont trop généralistes, elles sont peu formées sur les violences conjugales et sur les enfants témoins. Seulement 20 à 25 % des victimes sont accueillies dans des structures adaptées.

Comment remédier à ce manque de formation ?

"En utilisant des outils accessibles à tous", répondent en coeur les professionnels. Mais quels outils ? Il faut utiliser des mots simples, déculpabiliser l'enfant qui, souvent, se sent responsable et surtout lui faire découvrir des livres et vidéos qui évoquent les violences conjugales. Ces films permettent parfois d'aider l'enfant sans utiliser des mots. 

Exemple de films :


 

Le sujet occupe le devant de l'actualité, la violence faite aux femmes, dans le travail mais aussi au sein même du foyer, une violence ordinaire qu'il est difficile pour celles qui en sont victimes de dénoncer. Déposer plainte est pourtant une étape importante pour poursuivre l'auteur de ces violences.


 

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