36 pompiers ont été victimes d’agressions dans le Tarn depuis le début de l’année. Un chiffre à la hausse de 70%.
“C’est un stress supplémentaire, inévitablement”, déplore le colonel Jimmy Gaubert. Le directeur du SDIS du Tarn tire le signal d’alarme. Les agressions de pompiers ont flambé en 2024. Déjà 36 recensées depuis le début de l’année, soit une hausse de 70%.
Menaces avec arme, insultes et jets de pierres
Le 8 juillet 2024, plusieurs pompiers ont été victimes de coups de poings et de pieds lors d’une intervention. Dans le même temps, à l’autre bout du département, une autre équipe était forcée de se replier face à une personne leur jetant des projectiles.
Lorsque l’on appelle les pompiers, c’est pour être aidé, pas pour commettre des agressions
Michel Benoît, président du SDIS
Insultes, coups, projections d’objets, menaces avec arme ou caillassages des véhicules… Ces agressions sont aussi bien verbales que physiques. Elles se produisent lors des interventions ou par téléphone, souvent par des personnes alcoolisées ou sous d’autres substances. “En général, lorsque l’on appelle les pompiers, c’est pour être aidé, pas pour commettre des agressions”, s’insurge Michel Benoît, le président du SDIS. “Je n’arrive pas à comprendre ce phénomène de montée de violence permanente.” 19 pompiers ont été atteints par des caillassages ces 6 dernières semaines.
Une violence aussi rurale qu’urbaine
Ces violences se produisent sur l’ensemble du département, à la ville comme à la campagne. “Il n’y a pas de zones identifiées”, précise le colonel Jimmy Gaubert. “Ces agressions se produisent généralement sur des missions de secours à personne ou de prise en charge des victimes. Nous sommes confrontées à une violence diffuse, du quotidien, et non plus à des violences dans les quartiers, qui se font plus rares aujourd’hui.”
Plaintes systématiques et accompagnement des pompiers
Face à ce phénomène, les pompiers sont invités à porter plainte systématiquement. La plainte est doublée par celle du SDIS au procureur de la république.
Les victimes sont accompagnées par le service médical de l’état-major et par des psychologues. Il y a un an, un référent sécurité a été nommé au sein du SDIS, il travaille désormais à la formation des pompiers, pour que ces derniers sachent comment réagir lors de ces agressions.
Écrit avec Miryam Brisse.