Via les réseaux sociaux, la FDSEA du Tarn alerte sur plusieurs actes de vandalisme qui touchent des agriculteurs. Deux bennes contenant des céréales ouvertes en plein champs, des bottes éventrées dont le filet a été coupé, le syndicat agricole appelle à la plus grande vigilance.
Sur les réseaux sociaux, la FDSEA du Tarn demande aux agriculteurs de bien surveiller leurs fermes et leurs récoltes. "Faites attention, plusieurs actes de vandalisme nous ont été signalés ces deux dernières semaines sur le département."
Bottes éventrées, céréales répandues sur le sol
La semaine dernière, plusieurs actes de vandalisme ont été constatés. C'est d'abord deux bennes en plein champ dans le sud du Tarn dont les portes ont été ouvertes laissant les céréales se répandre sur les chaumes. Un acte gratuit qui va priver un agriculteur d'une partie de sa récolte.
"Les faits se sont produits dans la nuit du 8 au 9 juillet dans le sud du Tarn, sur le secteur de Cuq-Toulza et Algans. Deux bennes remplies de blé ont été ouvertes. L'agriculteur s'en est aperçu le lendemain matin en venant récupérer la récolte." Régis Christopher est président des Jeunes Agriculteurs du Tarn. Selon lui, cette délinquance dont sont victimes les agriculteurs est récurrente.
C'est ensuite plusieurs balles rondes de foin dont le filet a été sectionné, endommageant là aussi la récolte. Car la botte est désormais déformée et difficile à transporter. La refaire suppose de répandre le foin pour le passer dans une presse, puis de l'entourer à nouveau du filet ou des ficelles.
Le syndicat majoritaire dans le Tarn demande donc aux agriculteurs de faire attention et de surveiller champs et fermes du voisinage en signalant tout comportement suspect.
Dans le Tarn, l'irrigation des cultures n'a pas vraiment commencé. Mais là aussi, les céréaliers sont régulièrement victimes de tuyaux d'arrosage percés, de canons d'irrigation volontairement abîmés.
Sans compter les désormais classiques vols de GPS de tracteurs. Il y a 15 jours, trois tracteurs ont été vandalisés dans un rayon de deux kilomètres, sur les communes d’Aguts et Péchaudier. "Le phénomène ne s'est jamais arrêté. Les gens supervisent, nous surveillent et ils passent à l'acte dans la nuit. La marque John Deere a mis des mouchards sur ses GPS. On a retrouvé le signal en Roumanie, Ukraine et Russie", déclare le président des JA.
Des actes répétés
Il y a tout juste un an, un verger tarnais avait été dévasté. Dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 juillet 2023, plus de 9000 pommiers avaient été arrachés au domaine de Fontorbe, à Lavaur (Tarn). Des greffons avaient été détruits et mis sur le sol. Un acte condamné à l'époque par la coprésidente de la FDSEA du Tarn, Marie-Line Bruel : "C’est un geste intolérable, inadmissible, une dégradation gratuite, sans voir la portée économique derrière. Une vraie atteinte à l’outil de production. On soutient complètement l’arboriculteur, qui a vu son travail d’hiver, de printemps et des saisons à venir, massacré. C’est un préjudice financier, mais aussi moral pour toutes les personnes qui travaillent dans le domaine ou les clients qui vont attendre les produits.”
En 2021, devant la difficulté pour les agriculteurs d'exercer leur métier dans des conditions sereines, la chambre d'agriculture du département avait voté une motion relative aux actes de destruction et de vandalisme.
Si l'on remonte encore le temps, des armoires électriques d'une station de pompage pour irriguer des cultures avaient été ouvertes non loin de Castres (Tarn). Des câbles en cuivre avaient été dérobés, privant une vingtaine d'agriculteurs des moyens d'irrigation des cultures, notamment des champs d'ail.
Le département du Tarn est souvent marqué par ces actes de vandalisme. On ne compte plus les récoltes volées sur pied (beaucoup de tomates) chez les horticulteurs, le vol de ruches, quand ce n'est pas des animaux tués sur place en plein champ et la viande dérobée.
Fil WhatsApp et numéro d'urgence
Le syndicat agricole FDSEA appelle donc le monde agricole à être sur ses gardes. "Il y a des mesures à prendre comme de ne pas laisser le tracteur en bord de route, fermer les bâtiments quand on peut. Si on entend des bruits, il faut prévenir la gendarmerie et ne surtout pas vouloir intervenir."
Régis Christopher fait référence à la gendarmerie de Puylaurens qui a mis en place un système d'alerte par SMS. "C'est un gendarme et fils d'agriculteur qui l'avait demandé. Il y a un numéro à appeler et une patrouille intervient dans les 15 minutes qui suivent. Il y a toujours un référent à la gendarmerie et le système est toujours actif." En complément, un groupe WhatsApp existe entre agriculteurs.
La délinquance et la radicalisation des comportements dans les zones rurales et périurbaines confiées à la gendarmerie sont une réalité bien ancrée. Selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, le Tarn est le département où la délinquance en milieu rural avait le plus augmenté entre 2019 et 2020 (+ 34,2%).