En 10 ans, les rendements des moissons des blés d'hiver ont baissé d'environ 15 %. Les agriculteurs sont confrontés à des problèmes de météo mais aussi à des attaques de pucerons de plus en plus difficiles à maîtriser depuis l'interdiction du Gaucho. Aucune alternative efficace n'a pu être trouvée.
Les moissons battent leur plein dans le Lauragais audois.
Théo, jeune agriculteur, récolte ces blés durs, avec une certaine morosité.
" On a des attaques de pucerons et de cicadelles, notamment après les semis, une fois que le blé commence à sortir de terre, " explique le jeune agriculteur.
De nombreux céréaliers méridionaux sont confrontés au même problème.
Cette parcelle en fournit un parfait exemple, elle est ravagée. Des blés morts sont bloqués dans leur croissance.
" On investit des sommes d'argent à semer, à traiter, à entretenir la parcelle, pour au final ne rien récolter et jeter de l'argent par les fenêtres car il n'y aura aucun bénéfice là-dessus, " poursuit Théo Soulet, exploitant céréalier.
Avec les hivers plus doux, les pucerons et les cicadelles piquent les blés d'hiver et leur transmettent des maladies. Les dégâts n'apparaissent qu'au printemps.
Le versant nord est plus froid et les insectes n'ont pas sévi, en face le versant sud, plus abrité, est ravagé par les pucerons.
Il y a des exploitants, que ce soit en orge, en blé tendre ou en blé dur, qui ont au moins 80 à 90 % de perte sur l'exploitation.
Jérôme Barthès,vice-président de la FDSEA de l'Aude en charge des grandes cultures.
Insecticide nécessaire ?
Année après année, les attaques se font de plus en plus virulentes.
Pour la FDSEA, l'interdiction du Gaucho, un insecticide puissant, fait peser une menace sur la pérennité de la culture des blés durs dans le Lauragais.
" Je constate depuis 4 ans, depuis la disparition du Gaucho,que les dégâts sont de plus en plus importants en Occitanie et notamment dans l'Aude. Donc, il faut vraiment recenser les dégâts pour trouver des solutions," affirme Jérôme Barthès,vice-président de la FDSEA de l'Aude en charge des grandes cultures.
L’institut agricole Arvalis a lancé une étude pour recenser les pertes. Les prix des blés durs ont chuté de 30 % en un an, accentuant encore la crise de la filière.
Écrit avec Eric Henry.