Pluies, orages et vent ont couché les cultures, les producteurs de blé désabusés à l'heure des moissons

Les nombreuses pluies du printemps ont fragilisé les cultures. En Haute-Garonne, les céréaliers n’ont pas été épargnés et annoncent déjà des pertes autour de 30% pour les blés. Les rendements sont affaiblis et les moissons retardées. Des agriculteurs d’autant plus inquiets que les cours du blé sont à la baisse.

Des moissons plus tardives, des rendements affaiblis, les pluies du printemps ont abimé les cultures. Orge ou blé, les pertes sont déjà là. Sur les 150 hectares que cultive Jean-François Lamassé, les pertes enregistrées sont de 15% pour l’orge et 30% pour le blé. De nombreuses parcelles ont été noyées par les pluies.

"Le problème, c'est qu’avec les orages de cette année avec de la grêle, du vent et tout ce que l’on veut, il y a beaucoup d’endroits où les récoltes sont couchées. On moissonne plus difficilement et nous perdons du rendement", explique, désabusé, Jean-François Lamassé, céréalier et administrateur de l'association générale des producteurs de blé.

La Haute-Garonne : premier département producteur de blé dur français

Avec près de 60.000 hectares, la Haute-Garonne est le premier département producteur de blé dur français. Près de 2000 exploitations produisent cette céréale, soit presque 1 sur 3. La production est vendue à la semoulerie française et destinée également à l’exportation. Les industriels espagnols viennent aussi s’approvisionner localement

Selon la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, la majeure partie de l’espace est occupée par les grandes cultures pour 231 000 ha. Les coteaux du Lauragais et de l’ouest toulousain produisent la majorité du blé dur de France. Le tournesol et les blés de force sont aussi très cultivés.

La Haute-Garonne c’est aussi :

  • 1er département de France en blé dur (48 000 ha)
  • 1er département de France en sorgho (5 000 ha)
  • 2ème département de France en tournesol (50 000 ha)
  • 3ème département de France en soja (10 000 ha)
  • 8% des agriculteurs en agriculture biologique.

Des pesticides non adaptés

Les normes sur la réduction progressive des biocides exaspèrent aussi Jean-François Lamassé, agriculteur :

"Le problème quand il pleut, c'est qu’il y a beaucoup plus de nouvelles herbes qui restent. Il faut faire au printemps ce que l’on appelle des rattrapages. Aujourd’hui, le problème, c'est que l’on nous propose des produits qui ne marchent pas !"

Double peine avec la baisse des cours du blé

La baisse très rapide des cours du blé inquiète aussi les céréaliers. Certaines catégories ont perdu 100 euros à la tonne en quelques semaines à peine.

"Les agriculteurs ont acheté l’engrais en morte-saison, en décembre, à un prix très élevé alors qu’aujourd’hui les céréales se sont effondrées. Du coup, cela nous coûte très cher pour produire et ça nous rapporte peu. Sur un blé dur qui peut donner 5 tonnes à l’hectare, vous perdez 500 euros de l’hectare. Ce n’est pas négligeable et cela représente souvent le revenu des exploitants", explique Guillaume Darrouy, vice-président de la Chambre d'agriculture 31.

Météo France a placé le département de la Haute-Garonne en vigilance jaune pour un risque d'orages. Des orages accompagnés de grêle sont prévus en fin de soirée, ce jeudi 11 juillet, ce qui pourrait endommager davantage les cultures.

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