Dans le budget de financement de la Sécurité sociale, l'article 17 provoque la colère des taxis. Il prévoit une réduction de la prise en charge des courses médicales. De nombreuses mobilisations avaient lieu en France. Les chauffeurs en milieu rural seraient les plus touchés par cette réforme. Exemple en Haute-Vienne.
Trois fois par semaine, c’est le même rituel, Francine qui habite à Arnac-la-Poste, doit se rendre à son rendez-vous de dialyse au CHU de Limoges. Un trajet de plus d’une heure de route, aller-retour, assuré par Damien Mougnaud, chauffeur de taxi.
Damien exerce son métier depuis dix ans. En tant que chauffeur en milieu rural, le transport médical représente plus de 80% de son activité. Une mission avant tout sociale pour lui.
Le transport qu'on apporte, nous, est essentiel également pour pouvoir l'accompagner, qu'elle bénéficie de ses soins régulièrement et dans de bonnes conditions.
Damien Mougnaud, chauffeur de taxi à Saint-Sulpice-les-Feuilles (87)
Un projet de loi qui fragiliserait le secteur
Pour Damien et les 300 chauffeurs de taxi de la Haute-Vienne, l'adoption de l’article 17 de la loi de financement de la Sécurité sociale serait lourd de conséquences.
Une course comme celle-ci au tarif, normalement, c'est facturé 150 €. Avec la remise qu'on applique pour la Sécurité sociale, réellement, c'est facturé 110 €. Et si demain, la loi passe, ce sera facturé 70 €.
Damien Mougnaud, chauffeur de taxi à Saint-Sulpice-les-Feuilles (87)
Des courses qui ne seraient donc plus rentables pour les taxis. Contre cette réforme, de nombreuses mobilisations ont eu lieu à travers la France, ce lundi 2 décembre. Comme à Lyon et Marseille, où des autoroutes ont été bloquées par les manifestants.
Un manifestant en colère résumait ainsi sa situation si jamais le projet de loi passait :
"Imagine-toi sur ta fiche de salaire, on te dit, tu vas faire le même travail, mais moins 50% !"
En cas de passage de la nouvelle tarification, en Haute-Vienne, l’entreprise de Damien Mougnaud serait contrainte de mettre la clé sous la porte. Des représentants de la profession estiment que plus de la moitié des taxis du département devront cesser leur activité.