Après plusieurs rebondissements juridiques, la pharmacie de Nexon a été autorisée par l'ARS à rouvrir, mardi 17 juillet 2018. Elle était sous le coup d'une interdiction de vente de médicaments après la plainte déposées par plusieurs pharmaciens du secteur.
L'information a été annoncée sur le page Facebook du député de Haute-Vienne, Jean-Baptiste Djebbari. Après plusieurs mois de flou et d'imbroglio juridique, la pharmacie Labarre de Nexon a été autorisée à de nouveau ouvrir ses portes par l'Agence régionale de la santé (ARS) après le dépôt d'un nouveau dossier.
Jean-Baptiste Djebarri a salué "une très bonne nouvelle pour le territoire et un grand soulagement pour l'entreprise et les salariés". Stéphane Labarre, le propriétaire de la pharmacie et ses 8 salariés, étaient menacés de perdre leur emploi.
Une officine nouvelle génération
L'affaire remonte à septembre 2015, lorsque la pharmacie Labarre du centre-ville de Nexon est transférée dans une zone commerciale de la commune, proche du Super U. Le nouvel établissement est alors présenté comme la première officine connectée en France.
Des tablettes permettent de consulter des informations sur les produits exposés en magasin. Mais ce n'est pas cette particularité qui a provoqué la colère de quatre confrères pharmaciens du département. Coût total des travaux : 1,2 million d'euros.
Une fronde menée par des confrères
Les contestataires dénoncent un emplacement qu'ils considèrent comme inadapté au regard des besoins des habitants et reprochent à la nouvelle pharmacie d'être un supermarché du médicaments. Ils décident de porter l'affaire devant le tribunal administratif de Limoges, qui annule l'autorisation du transfert. Le propriétaire et pharmacien décide de faire appel devant la Cour administrative de Bordeaux.
C'est pourtant un décret ministériel datant du 9 décembre 2014 qui avait autorisé la pharmacie Labarre à déplacer ses locaux. Le décret explique notamment que le transfert avait été effectué car l'ancien emplacement se trouvait juste à côté d'un autre établissement.
Suite à cette décision, le pharmacien est radié par l'ARS avant de se voir retirer sa licence d'exploitation par le conseil de l'ordre des pharmaciens de Haute-Vienne. L'officine est alors interdite de vente des médicaments.
Une lutte s'est ensuite engagée pour maintenir la pharmacie en vie. Une pétition a recueilli plus de 2000 signatures. Un rassemblement est même organisé devant les locaux de l'Ordre des Pharmaciens à Limoges.
Les manifestations de soutien se multiplient
Le 24 mars 2018, 250 manifestants se rassemblent devant l'officine, avant que le maire de Nexon ne reçoive une délégation. Le nouveau dossier déposé à l'ARS "est en tout point conforme. Le premier avait un aspect relativement économique", assure AlainTexier, membre du collectif de soutien à la pharmacie. Autre point important, le conseil municipal a déplacé les panneaux de la limite de la ville à Nexon. "On ne peut plus reprocher à Stéphane Labarre le refus de l'ARS et de quitter une zone peuplée", explique AlainTexier.
Les employés de la pharmacie peuvent désormais souffler et les clients revenir acheter leurs médicaments dans l'établissement, 9 mois après sa mise à l'arrêt. Les pharmacies qui ont déposé plainte ont deux mois pour faire appel de la décision de l'ARS.