A quatre ou rien, ou l'histoire d'un quatuor écrite à Villefavard en Limousin

A quatre ou rien est un documentaire (diffusion lundi 3 février à 23:05 sur France 3 Nouvelle-Aquitaine) qui raconte comment un quatuor vit ce moment délicat du remplacement d'une des membres créatrices. Une immersion dans l'initimité, les doutes, les joies, que le spectateur ne voit jamais. 

En août 2018, l'altiste Louise Desjardins prend la décision de quitter le Quatuor Akilone qu'elle a fondé en 2011 avec Emiline, Elise et Lucie.
S'ouvre alors une période de doutes, de questionnements. Jamais cette situation n'avait été envisagée. Après de nombreuses auditions, c'est Tess Joly qui en janvier 2019 succède à Louise. 
En mars 2019, le Quatuor joue le quatuor "Razumovsky" Op.59 de Beethoven à la salle Cortot à Paris. 
Entre les deux dates ? Six mois de crise, de doute, mais aussi un sacré défi à relever pour maintenir l'identité du Quatuor Akilone et remettre en question un équilibre prometteur. 
 



Du 25 février au 3 mars 2019, le Quatuor Akilone était en résidence de travail à La Ferme de Villefavard, en Haute-Vienne.
 

C'est là, dans le nord du Limousin, au coeur d'une campagne intacte, qu'elles ont pu bénéficier des précieux conseils du chef d'orchestre et professeur de musique Hatto Beyerle. Une résidence qui s'est conclue par un concert exceptionnel au cours duquel les quatre musiciennes ont joué les trois quatuors "Razumovsky" de Beethoven. C'est durant ces quelques jours de travail, que de nombreuses scènes du documentaire ont été tournées. 
 
 Le film raconte le travail des quatre musiciennes classiques, les rencontres, les répétitions à Villefavard et le concert à Cortot. On saisit alors la fragilité magique d'un quatuor : comment "faire" de la musique à quatre ? Comment ça progresse ? Comment ça sonne ? Il s'agit bien d'une découverte à la fois humaine et musicale souhaitée par la réalisatrice Chloé Perlemuter. 

 

La volonté d'un fil dramatique 

Un documentaire, c'est un regard porté sur un temps donné d'une action définie. Chloé Perlemuter réalise ici un documentaire qui repose sur une trame dramatique en plusieurs temps.

Il y a d'abord celui du concert, une date attendue et redoutée, mais aussi des six mois qui ont précédé ce soir unique.
Il y a ensuite celui du changement de la composition de ce quatuor qui est à réinventer presque entièrement.
Il y a enfin celui de la musique et de la difficulté des notes de Beethoven.

Alors s'ouvrent les pages d'un journal intime avec des histoires dans l'histoire. La réalisatrice est parvenu à faire oublier la technique d'un tournage pour libérer la parole, ou plutôt les paroles. 

On se surprend à guetter des réactions sur les visages, à écouter un souffle, à regarder un geste. Le documentaire explore le travail du Quatuor. En répétitions, elles font, elles défont, elles refont. La musique s'installe et devient un personnage à part entière. On suit les désaccords et les connivences, les hauts et les bas. Au fond rien d'autre que l'alchimie si spécifique à chaque quatuor, et en particulier à celui-ci. 

 

Les répétions filmées sont d'une rare intensité grâce à un ingénieux dispositif de miroirs. Le journal intime se referme le soir du concert à la salle Cortot. Notre regard plonge dans celui de Louise. Le Quatuor Akilone est là, devant elle. Ses yeux brillent, on la voit accompagner les quatre musiciennes. L'aventure Akilone continue. 

Un lieu de résidence unique 

La ferme de Villefavard n'est pas un lieu banal. Elle se mérite. Au nord du département de la Haute-Vienne, en plein pays du Haut Limousin, il fallait de l'imagination et surtout beaucoup d'ambition pour transformer une ferme modèle du 19è siècle en salle de concert. 

 

En 2001, sous l’égide du chef d’orchestre Jérôme Kaltenbach, l’un des petits-fils de Juliette Ebersolt, la Ferme se transforme. La grange à blé devient un haut lieu de la musique, classique d'abord et avant tout, mais pas seulement. 
Les qualités accoutiques sont reconnues par tous. La Ferme-modèle originelle, reconfigurée et rénovée par Gilles Ebersolt en 2002, abrite une salle de concert d’une capacité de 300 places.
Cette salle conserve l’esprit de la grange qu’elle a été, mais est dorénavant dotée d’une acoustique exceptionnelle signée Albert Yaying XU (Philharmonie de Luxembourg, de Copenhague, Opéra de Pékin…).

Pour en savoir plus :  la ferme de Villefavard
 

A quatre ou rien est un film qui suit des phases d'exaltation et de dépression, une courbe instable et régulière à la fois, mais magnifique, envoûtante, exactement comme la musique de Beethoven. 

 

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