En Haute-Vienne, le mois de juillet 2020 restera le deuxième plus sec depuis 50 ans. Un impact de la sécheresse qui ne se réduit pas à une baisse catastrophique du niveau des cours d'eau, il participe fortement au dérèglement climatique.
Exemple à Eymoutiers, porte du plateau de millevaches.16 mm de précipitations en juillet contre 86 d'ordinaire. Le constat est identique partout en Haute Vienne.
https://www.francetvinfo.fr/meteo/secheresse/haute-vienne-une-secheresse-preoccupante_4063687.html
Terre granitique, sans nappes phréatiques et avec 700 cours d'eau, le département de la Haute-Vienne est en première ligne pour subir le réchauffement des eaux. Et pour les observateurs, la situation devient dramatique. Le biotope en est bouleversé.
A 19°, la truite - pour ne citer qu'elle - s'arrête de s'alimenter. Elle se colle contre une pierre et ne bouge plus. A 21°, elle meurt.
La canicule accentue également le phénomène d'évaporation. Et là aussi, les conséquences sont inquiétantes comme le souligne le président de la fédération de pêche 87.
Au-delà de 30 degrés, il s’évapore ½ litre d’eau par seconde et par hectare. A l’échelle de notre département, le pays des 10 à 12000 étangs, ça veut dire que hypothèse basse, tous les jours au-delà de 30 degrés, 100.000 m3 partent dans le ciel, c’est la consommation annuelle d’un village de 1000 habitants
La retenue d'eau du lac artificiel de Vassivières a une fonction régulatrice, avec plus de 100 millions de m3. Mais elle doit aussi assurer sa production hydro-électrique, sa mission de soutien d'étiage à la centrale nucléaire de Civaux, pourvoir aux besoins industriels, agricoles et touristiques... résultat, le lac ressemblait plus à un paysage lunaire en septembre dernier. Certains villages creusois ou corréziens ont dû subir des coupures d'eau.
Ça fait 3 ans qu’on dit la même chose, mais avec 15 jours d’avance chaque année.
La prise de conscience doit être individuelle et collective. Depuis ces trois dernières années, le comité sécheresse de la Haute-Vienne alerte les élus : il faut an-ti-ci-per. Fini le temps de la réflexion, cette anticipation passe par des décisions.
Pourquoi toujours des cultures à fort besoin hydrique, comme le maïs par exemple, avec ces arrosages souvent constatés en plein jour, même s'ils sont issus de réserves d'eau indépendantes. Pourquoi des travaux d'assèchement en période printanière ou estivale alors qu'ils pourraient être programmés à d'autres périodes de l'année ?
Les réponses sont politiques.