Replanter, une nécessité face à la crise environnementale. Alors qu'une quarantaine de bénévoles a participé à un chantier de plantation au Vigen en Haute-Vienne ce samedi 18 février, Michel Galliot, président de Limousin Nature Environnement, nous explique en quoi ce type d'action est essentiel.
Par petits groupes, une quarantaine de bénévoles a planté des arbres dans une ferme bio près de Limoges, ce samedi 18 février 2023.
"L'objectif, c'est de ramener la biodiversité sur les grandes parcelles où il n'y a pas beaucoup d'arbres, explicite Claire Bernard, la propriétaire de la ferme des Sailles. On a des forêts juste autour de nous, donc on crée des couloirs écologiques pour proposer des lieux de nidification, d'abris, de nourriture pour les oiseaux, les petits mammifères sur la ferme."
Planter, c'est bon pour l'environnement
Le président de Limousin Nature Environnement, Michel Galliot, précise l'importance de ce type de plantation d'arbres et de haies.
"L'idéal, c'est de planter de petits arbustes et un arbre tous les vingt ou trente mètres. L'arbre va grandir, il aura des racines profondes. Les haies permettent à tout un tas d'oiseaux, de mammifères et d'insectes de s'y cacher. Avec des prédateurs qui vont manger les mulots en trop dans la prairie. Cela permet d'avoir un écosystème qui fonctionne bien."
L'important, c'est la diversité
Chêne, érable, cornouiller, troène ou encore noisetier... Sur l'exploitation où avait lieu la plantation, quinze essences de buissons, d’arbustes, ont été soigneusement sélectionnées. Indispensable pour assurer une diversité dans la replantation.
"C'est la diversité qui fait la richesse. Sur une période de sécheresse, par exemple, un arbuste peut ne pas tenir le coup, mais son voisin d'une autre essence, oui, développe Michel Galliot de Limousin Nature Environnement. Pour les arbres, c'est pareil. Si vous avez plusieurs essences, il y a une meilleure résistance à la sécheresse et aux insectes ravageurs qui vont plus difficilement passer d'un arbre à l'autre."
Planter pour lutter contre la sécheresse
À la ferme des Sailles, en trois ans, des milliers de pousses ont été plantées. Les premières donnent des résultats encourageants. Mais, il faut continuer. Car, aujourd'hui, il y a urgence.
"On est au mois de février et c'est hyper sec, constate Gaël Le Coz, le propriétaire de la ferme. Ce n'est pas du tout normal. L'arbre a vraiment un impact pour avoir des sols pas trop secs."
Un constat confirmé par Michel Galliot de Limousin Nature Environnement :
"Les haies améliorent l'évapotranspiration. De plus, elles fractionnent les grandes prairies, elles créent une barrière qui évite le ruissellement et stockent mieux l'eau dans les sols."
Suffisant pour limiter le dérèglement climatique ?
Pour cette opération à la ferme des Sailles, en une seule journée, 800 arbres ont été plantés. Sur ces bouts de terre, l’histoire n’en est qu’à ces débuts. Sur un plan plus global, planter des haies et des arbres, cela suffira-t-il à contrer le dérèglement climatique ?
"Dans le monde, la végétation stocke de 20% à 30% des émissions de CO2 émis. Il faut planter, mais ce ne sera pas suffisant pour arriver à la neutralité carbone en 2050, complète Michel Galliot. La solution passe par la réduction drastique de nos émissions."