Risque incendie en Nouvelle-Aquitaine : les départements renforcent leur surveillance et rappellent les bons gestes

Lundi 27 juillet, près de 300 hectares de forêt ont été détruit dans un incendie à Tuzan, en Gironde. Alors que Météo France annonce deux journées très chaudes, la vigilance orange a été mise en place dans la quasi-totalité des départements, entraînant certaines restrictions.

La Gironde était en risque modéré lorsque l’incendie du Tuzan s’est déclaré lundi soir. Bilan : près de 300 hectares de la forêt des Landes de Gascogne réduits en cendres. En parallèle, Météo France a annoncé deux journées de fortes chaleurs, jeudi et vendredi. Le mercure devrait en effet dépasser les 40°C dans toute la Nouvelle-Aquitaine.

Face à cette situation, les préfectures de Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne ont décidé de passer en vigilance orange “feu de forêt”, plaçant le risque d’incendie à 3 sur une échelle de 5. La mesure s’applique au minimum jusqu’à dimanche 2 août.

De son côté, la préfecture de Dordogne avait placé, vendredi 24 juillet, le département en "risque sévère" de feux de forêt. Il est encore en cours, jusqu'à vendredi prochain.

Prendre conscience

Si les yeux sont souvent rivés du côté du Sud-Est en matière de feux de forêt, il ne faut pas oublier que la Gironde est le département de France qui compte le plus de départs de feux. 

"C'est le paradoxe du bon élève. Il y a beaucoup de départs de feux, mais comme nous intervenons rapidement, les incendies sont de faibles ampleur. Le grand public n'est donc pas au courant et ne se rend pas compte du danger", analyse Pierre Macé, directeur de la DFCI (Défense des forêts contre les incendies) de Nouvelle-Aquitaine. 

Car pour l'heure, la situation n'est pas plus dangereuse que les années précédentes. "Ce qui est accentué cette année, c'est que la végétation sèche très vite, du fait de la sécheresse", explique Pierre Macé. Et contrairement aux idées reçues, si l'été est particulièrement surveillé, c'est au printemps que la situation est la plus critique : la sécheresse de la végétation se combine alors à des vents importants.

Seul danger alors, l'être humain. "Les zones les plus sensibles sont celles à proximité des populations. C'est le cas des Landes de Gascogne où l'on mêle forte densité de population et végétation sèche", détaille le directeur de la DFCI. 

Surveillance accrue

En Gironde, la caserne de Bazas surveille près de 13 000 hectares de forêt. Elle est ainsi le premier maillon d’une surveillance, qui s’est accrue depuis le début de l’été.  “Nos visites de secteur nous permettent d’avoir des informations sur la qualité de la végétation, l’accessibilité des pistes pour les équipes et nous donne également des éléments sur la défense en eau présente”, explique le capitaine Matthieu Jomain, des pompiers de la Gironde.Ces éléments sont collectés et analysés chaque jour, en partenariat avec Météo France et la DFCI, pour évaluer le niveau de risque. Ces derniers s'attellent chaque année à un travail de fond, financés en partie par les sylviculteurs. "Nous travaillons sur les aménagements et le nettoyage des massifs, des pistes, des points d'eau ou des fossés. Au total, nous mettons aux normes 42 000 km de pistes et 5 000 points d'eau dans toute la région", explique Pierre Macé, directeur de la DFCI de Nouvelle-Aquitaine.

Et pour mieux observer, il faut prendre de la hauteur. Vingt-et-une tours de guet, hautes de 42 mètres sont parsemées en Gironde pour “détecter de manière précoce des départs de feu”“Ce sont nos yeux au niveau du centre opérationnel”, assure le capitaine Matthieu Jomain.

Suite à l'incendie du Tuzan, une équipe est également chargée de surveiller la zone et d'apporter une assistance technique, pour éviter que le feu ne reprenne, à l'extérieur du périmètre, de 8km, qu'il a brûlé. Ils sont également en renfort de la cinquantaine de pompiers, encore sur place, pour creuser des tranchées et arroser le feu. Ils viendront également vendredi soutenir la mairie du Tuzan, qui opère des rondes dans son village pour prévenir des risques et rappeler à ses habitants d'être vigilants.

En Dordogne, pas moins de 290 pompiers, professionnels, réservistes ou bénévoles, sont mobilisés pour faire face aux incendies. C'est le cas notamment à Thenon, où une vingtaine de pompiers sont mobilisés chaque jour, en raison de leur proximité avec la forêt.

Rien que sur la journée d'hier, quatre feux se sont déclarés dans le département. "On est particulièrement vigilants entre 17h et 18h", précise Christophe Magnanou, référent feu de forêt au Sdis de Dordogne.

 

En plus des moyens terrestres, un avion Horus survole les forêts de Dordogne quotidiennement, pour repérer des départs de feux et coordonner les interventions. 

Pas d’activités en forêt

Depuis une semaine, plus d’une dizaine d’incendies se sont déclarés en Lot-et-Garonne, Landes, Dordogne et Gironde. En cause, un été très sec et chaud, qui favorise les départs de feu. Pourtant, comme le rappellent les pompiers de Gironde et la DFCI, 94% des feux sont d’origine humaine. "Chacun peut lutter contre les feux de forêt à son échelle : ne pas fumer en voiture, respecter les plans locaux d'urbanisme ou débroussailler autour de chez soi", rappelle Pierre Macé. Pour limiter les risques, les préfectures ont donc annoncé plusieurs mesures. 
  • Il est désormais interdit de circuler avec un véhicule à moteur sur les pistes forestières, chemins ruraux ou d’exploitation et les pistes cyclables entre 14h et 22h. 
  • Les activités d’exploitation forestière, des travaux sylvicoles, de génie civil, de service, de carbonisation et de sciage seront suspendues entre 14h et 22h
  • Les activités ludiques et sportives sont interdites entre 14h et 22h, sauf en base de loisirs et selon le périmètre des plans plages.
À ces mesures, la préfecture rappelle également les bons gestes. “Il est interdit à l’intérieur des bois, forêts et landes et ce, jusqu’à une distance de 200 m d’utiliser du feu, de fumer, de jeter tout débris incandescent, de procéder à des incinérations de déchets verts et brûlages dirigés, de pratiquer le camping isolé et le bivouac, de tirer des feux d’artifice publics ou privés.”

► Reportage d'Elsa Arnould et Bertrand Lasseguette, en Dordogne



 
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